Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La course à la crédibilit­é

À Saint-Raphaël, les partisans de Manuel Valls satisfaits Pour les Hamonistes à Nice, «Benoît propose, Valls commente ! »

- V. G. STEPHANIE GASIGLIA

Ce sont des militants du Parti socialiste. Annie Promonet, secrétaire de la section de Saint-Raphaël, recevait hier soir Martine Bouvard, secrétaire fédéral du Var et Charles Laugier, ancien conseiller régional et membre du bureau fédéral. Ces partisans de Manuel Valls n’ont d’ailleurs pas d’opposition à l’égard des idées de l’ancien ministre à l’Économie sociale. « On peut être avec Hamon de coeur, on est avec Valls de raison, c’est le seul présidenti­able. Ce qui est important chez Hamon, c’est qu’il ne perd pas de vue les rêves de la gauche. Valls, pris dans la réalisatio­n, n’a pas eu le temps de le rappeler. Ils sont complément­aires » souligne Martine Bouvard. « Valls a été confronté au pouvoir, il sait ce qui est possible » ajoute Mme Promonet. Leur crainte, que leur champion attaque Benoît Hamon. « On veut qu’il soit lui » disent-ils. Ils sont très vite rassurés par la performanc­e de leur candidat préféré.

« Clair » et « courageux »

Sur le sujet du travail, ils sont satisfaits également : « L’emploi change, rappelle Martine Bouvard, ça ne veut pas dire que la valeur travail est à jeter. La formation tout au long de la vie c’est juste. Et là, il y a eu des avancées avec Ce n’était pas la folie des grands soirs, hier, chez Mr Caramel, le restaurant du centre de Nice où les hamonistes avaient organisé leur soirée débat. Ambiance... studieuse, plutôt que survoltée. 20 h 50 et des brouettes, FOG arrive à l’écran, et ça couine un peu. « C’est pas lui qui a traité Hamon de trumpiste de gauche ?», sourit Paul Cuturello, l’élu municipal niçois. Les hostilités commencent. Alors que les deux candidats à la candidatur­e se serrent la main, la vingtaine de socialiste­s présents évoque l’affaire Penelope Fillon. « C’est violent, non ?», pouffe l’un deux. « Et promis le dossier ne sort pas de chez nous ! On a déjà du mal à recompter nos voix », plaisante un autre. Le débat entre dans le vif. Bouche bée, yeux rivés sur un écran pas si géant, les socialiste­s écoutent Benoît Hamon parler « travail ». Religieuse­ment. Place à Valls. Ils s’agitent un peu. « Travailler pour gagner plus, c’est qui déjà qui a dit ça ?», se gausse, encore, Paul Cuturello. Hamon tacle – gentiment – Gilles Bouleau. « Ça y est, il attaque », se satisfait Yann Librati, porte-parole du candidat dans le départemen­t. Puis, Hamon évoque son « revenu universel». « Ça reste flou sur le financemen­t», ce gouverneme­nt pour les salariés. La difficulté ce sont des 45-50 ans qui ont un petit niveau de formation. Il faut les accompagne­r ». Le débat s’engage entre eux sur les 35 heures. « Les 32 heures, ce n’est pas possible, pour Charles Laugier ». Sur la laïcité, Valls est « très clair. Il est courageux » pour Annie Promonet. «Les propos de Benoît Hamon donnent du grain à moudre à l’extrême droite » ajoute l’ancien élu de la Région. Après sa carte blanche, l’ex-Premier le tance David Pujadas. Pas du goût de la petite assemblée. « Ça fait dix minutes qu’il l’explique», s’agace Mélanie Russo, ancienne responsabl­e des jeunes socialiste­s dans le départemen­t. Le premier round est terminé. Il n’y a pas photo pour eux. « Qu’est-ce qu’il a été bon ! » réagit un membre de l’assistance. Valls? « Il défend un truc qui n’a jamais marché ». « Plus il y a de robot, moins il y a de chômage... Là, il a dit une belle connerie Valls», s’emporte Yann Librati. On passe à la santé. « On négocie avec les banquiers, pas avec la nature », lâche Hamon, sous les applaudiss­ements de ministre met ses supporters encore d’accord : «Ilesttrèsb­on» . Et Martine Bouvard d’insister « face à lui, Hamon adumal». Pour Martine Bouvard, « ce qui est bien dans ce débat, c’est que Valls défend son bilan. Et avec du recul on verra qu’il n’est pas si mauvais que ça. Ce soir, il a été excellent ». Pour elle et ses camarades, le débat a été bon et l’ex-Premier ministre a pris le dessus sur son adversaire. l’audience niçoise. La sécurité ? « C’est vrai que l’on sent que Valls a l’expérience. Mais il n’y a pas de désaccord entre eux sur ce sujet », admet Yann Librati. Le débat touche à sa fin. « On a le sentiment que Benoît a fait ses propositio­ns et Valls n’a fait que commenter ». Et tous de louer la « bonne tenue » des discussion­s. « Chacun a assumé ses différence­s. Valls a été meilleur dans ce débat que dans les précédents, c’est vrai. Mais Benoît a été très bon, concis, posé et réfléchi. C’est décidément celui qui me parle le plus », conclut le porte-parole d’Hamon dans les Alpes-Maritimes. Par

MICHÈLE COTTA

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(Photo Frank Tétaz) (Photo Cyril Dodergny) À Saint-Raphaël, les supporters de Manuel Valls pensent qu’il va l’emporter sur Benoît Hamon. Les soutiens de Benoît Hamon se sont réunis, hier soir à Nice, pour regarder le débat.

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