César : Frantz, Elle et les autres...
Deux films se détachent des nominations pour la cérémonie du 24 février: Frantz de François Ozon et Elle, de Paul Verhoeven, qui totalisent 11 nominations chacun
Au lendemain de la capitulation de Roman Polanski, qui a renoncé à présider la 42e cérémonie devant la polémique suscitée par sa désignation (nos éditions d’hier), l’Académie des César a annoncé hier ses nominations. Refusant de remettre en question le choix de l’Académie, son président, Alain Terzian, s’est borné à déclarer, à l’issue de l’annonce, que « le choix de Polanski était un choix indiscutable. C’est un des plus grands artistes de la planète, c’était le seul regard que nous avions à avoir ». On ne sait toujours pas qui la présidera, mais la cérémonie aura lieu comme prévu le 24 février prochain salle Pleyel, à Paris, et si l’on s’en tient au nombre de nominations, les films de François Ozon (Frantz) et de Paul Verhoeven (Elle) partiront favoris avec 11 citations chacun.
Trois autres films en embuscade
Mais trois autres films au moins peuvent créer la surprise : Divines d’Houda Benyamina, La Danseuse de Stéphanie Di Giusto (7 et 6 nominations)
et Victoria de Justine Triet. On parierait plutôt sur Divines ,qui a fait forte impression à Cannes lors de sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs, mais un prix majeur pour Victoria ne serait pas usurpé. Il récompenserait pour une fois une pure comédie. Son héroïne Virginie Efira est d’ailleurs en lice pour le César de la meilleure actrice face à Isabelle Huppert (également
candidate à l’Oscar pour Elle) et à Marion Cotillard (très bien dans Mal de pierres), mais aussi Marina Foïs (Irréprochable) Sidse Babet Knutsen (La Fille de Brest) et Soko (La Danseuse). Pour le César du meilleur acteur, le jeu est totalement ouvert entre Pierre Niney (Frantz), François Cluzet (Médecin de campagne) Gaspard Ulliel (Juste la fin du monde), Omar Sy (Chocolat), Nicolas Duvauchelle (Je ne suis pas un salaud), Pierre Deladonchamps (Le Fils de
Jean) et un Fabrice Lucchini presque méconnaissable dans Ma Loute.
Un réalisateur niçois
La concurrence sera rude pour le César du meilleur réalisateur entre le Niçois Bertrand Bonello (Nocturama), Olivier Assayas (Personal Shopper), Bruno Dumont (Ma Loute), Mia Hansen Love (L’Avenir), Houda Benyamnia (Divines), Katell Quillévéré (Réparer les vivants), Alain Guiraudie (Rester Vertical )et le Hollandais violent Paul Verhoeven, pour son premier film français, Elle. Injustement écarté des Oscars, le réalisateur de Basic Instinct, Robocop et Starship Troopers viendra chercher consolation aux César. Pour le César du meilleur film étranger, l’Académie a fait son marché dans les films de Cannes : Aquarius, Toni Erdmann, La Fille Inconnue, Baccalauréat, Juste la fin du monde et la palme d’or Moi, Daniel Blake. Un seul n’était pas sur la Croisette, peut-être le plus beau : Manchester by the sea de Kenneth Lonergan.