Emploi : la Région passe au déclic numérique
Les demandeurs d’emploi de la région Provence-AlpesCôte d’Azur peuvent désormais appuyer sur la pédale d’accélérateur… sans risquer le flash du radar ! À deux pas des ponts mécanique de la concession automobile Toyota, à Toulon, Olivier Borde, chemise et veste cintrées, n’a pas l’habitude de freiner. Il a retrouvé un emploi en deux mois. « Ma volonté de revenir à l’emploi était très forte, je me suis donc donné les moyens, expose le conseiller commercial de 47 ans aux épaules larges, arborant un léger sourire. J’ai poussé la porte de Pôle emploi fin novembre et grâce à leur travail, ainsi qu’à la création de la Banque régionale de l’emploi et de l’apprentissage (Brea), tout s’est rapidement décanté. J’ai signé fin janvier et j’en suis encore très heureux. Les factures n’attendent pas… »
« De la couture de haute précision »
L’aubaine pourrait profiter à quelques-uns des 326 282 chômeurs de la région (12% de la population active). Lancé fin décembre, le portail numérique dédié à la recherche d’emploi affiche aujourd’hui plus de 29 710 offres régionales. «C’est 2 000 de moins qu’à son lancement, se félicitait Christian Estrosi. Des infirmiers, des bouchers, des chaudronniers… Ils sont tous reliés aux chefs d’entreprise en un seul clic. » En effet, la plateforme publique, partenaire de Pôle emploi par le biais d’une convention, agrège les bases des données des sites Internet spécialisés dans la recherche d’emploi (jobijoba.fr, cadreemploi.fr, etc.). Une interface naturellement «indispensable » car, toujours selon l’ancien ministre de l’Industrie, «les employeurs (régionaux, Ndlr) rencontrent des difficultés à recruter. Cet outil est celui des entreprises ». La nouvelle mécanique de la politique régionale introduit également une demande récurrente du secteur de l’apprentissage : la recherche des contrats de formation. Sur brea.regionpaca.fr, un onglet spécial leur est consacré. Il faut dire que de nombreux apprentis essuient des refus car « faire appel à un apprenti aujourd’hui, ça coûte à une entreprise Il n’a pas pu s’en empêcher. « On n’est pas là pour parler d’automobile mais… » Christian Estrosi, à travers le dispositif OIR (Opération d’intérêt régional), tenait à aborder son aide à la filière dans la concession du réseau JPV. Cette main tendue vers le secteur privé, il entend l’accroître prochainement dans son plan de développement de l’apprentissage. « Nous réfléchissons au moyen d’apporter une contribution, une prime pour compenser la part de la charge patronale des apprentis. L’apprentissage est une réelle opportunité de vie ou de métier. Près de % des diplômés trouvent des entreprises en moins de six mois. »
(...) Avec la Brea, on répond aux impératifs d’une filière complètement délaissée (par le gouvernement actuel, Ndlr). Et nous suivrons les choses de près, trimestre après trimestre. » Soumis à des objectifs spécifiques de retour à l’emploi, la Brea dispose de tous les atouts pour devenir le booster espéré que seul son usage par le plus grand nombre garantira. «Elle est précieuse
; à travers elle, les entreprises accèdent à du surmesure, de la couture de haute précision », se réjouissait Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi. Un déclic qui devrait être complété par un dispositif de géolocalisation pour peaufiner le ciblage. ◗ Site Internet, brea.regionpaca.fr