Le nombre de cambriolages à la hausse dans le Var
C’est le principal fléau en matière de délinquance dans le département, alors que les forces de l’ordre sont confrontées à de nouvelles missions liées à la menace terroriste
Un« bilan globalement correct ». C’est ainsi que le préfet du Var a qualifié hier les résultats de la politique sécuritaire dans le département. En 2016, le nombre de faits constatés, tous types confondus, par la police et la gendarmerie a légèrement diminué. C’est vrai pour les violences, mais aussi pour les atteintes aux biens. Sauf que dans le détail, Jean-Luc Videlaine évoque aussi « des points de vigilance et d’inquiétude ».
Quel est le constat ?
Sur l’ensemble de 2016, « les cambriolages sont à la hausse, déplore le préfet, et nous sommes revenus, après deux années favorables, aux données chiffrées de [2013]. » Selon la préfecture, cette augmentation s’élève à 16,3 %, avec 7 593 faits constatés (contre 6 526 en 2015).
Comment l’expliquer ?
« La diversification des missions de la police et de la gendarmerie implique une moindre présence sur le territoire et une augmentation de la délinquance automatique », analyse Bernard Marchal, procureur de la République à Toulon. La menace terroriste est en cause : le renforcement de la sécurité des événements et la surveillance des sites sensibles auraient ainsi détourné une partie des moyens.
Quel profil de cambrioleurs ?
« Les cambriolages ne sont pas le fait d’une délinquance d’opportunité, on a affaire à des bandes structurées, organisées, en quelque sorte professionnalisées », résume le préfet. Un seul et même auteur peut être à l’origine de deux ou trois cambriolages par jour, souligne le chef du parquet de Toulon. Du point de vue de la gendarmerie, les grands axes routiers A8 et RDN7 constituent des axes de projection d’une délinquance parfois importée des départements limitrophes.
Quelles sont les solutions ?
« Notre meilleure alliée, c’est la population », plaide le colonel Christophe Herrmann, à la tête de la gendarmerie départementale, en référence aux dispositifs de « participation citoyenne » (Voisins vigilants, etc.). «Lorsque nous n’avons pas pu empêcher un cambriolage, tous les moyens de police technique et scientifique sont mis en oeuvre », ajoute-t-il. De son côté, Henri Castets, directeur départemental de la sécurité publique, vante les mérites d’une justice réactive : « La politique très ferme du parquet nous a aidés à infléchir la tendance », explique-t-il, chiffres à l’appui (l’augmentation des cambriolages a flirté avec les 60 % sur les six premiers mois de l’année avant de redescendre). Une affaire sur trois fait l’objet d’un traitement rapide – comparution immédiate ou convocation à délai rapproché –, précise le procureur de Toulon. Bernard Marchal a également plaidé pour un renforcement du rôle de police de proximité des polices municipales.