«On n’arrête pas les voyous avec une feuille A4 »
Les cambriolages n’ont pas été le seul sujet abordé hier lors de la présentation du bilan de la délinquance en préfecture (lire ci-dessus). Les représentants de l’État et de la justice n’ont parfois pas la langue dans leur poche. Morceaux choisis.
Une ou deux prisons de plus dans le Var?
Le ministre de la justice doit annoncer demain à Paris quels seront les terrains retenus dans le cadre du « plan de recherches foncières pénitentiaires». Les préfets d’une quarantaine de départements ont été chargés de dénicher des sites pour la construction de nouvelles prisons. Le Var est-il concerné ? « Si ce n’est pas le cas, c’est que j’ai manqué une marche », botte en touche Jean-Luc Videlaine, ne souhaitant manifestement pas devancer le ministre. Il y a quelques mois, les agglomérations de Toulon et de Fréjus étaient visées par le projet (nos éditions du 7 octobre ). « Ça reste d’actualité… »
Le préfet tord le cou à une idée reçue
Y a-t-il un lien de causalité entre «migrants» et délinquance? «On n’a pas vu des Érythréens en provenance de Vintimille voler des bicyclettes pour rejoindre l’Angleterre», répond le préfet – alors que les vols de vélos sont préoccupants dans l’ouest-Var – à une question posée par l’un de nos confrères. Les centres d’accueil et d’orientation mis en place cet automne dans l’agglomération toulonnaise, à Pierrefeu et à Tourves, n’ont pas eu d’impact sur la délinquance, acquiescent les responsables de la sécurité publique, aux côtés du représentant de l’État.
Le coup de gueule du procureur
« Quand on interpelle des voyous, ça ne se fait pas avec un format A4 de la Convention européenne des Droits de l’Homme. » Bernard Marchal, procureur de la République à Toulon, rend hommage aux forces de l’ordre, éclaboussées ces derniers temps par des soupçons de violences policières en région parisienne. «Même si dans notre pays, on est grincheux à l’égard des policiers et des gendarmes, pour ma part j’en suis assez fier , a souligné le magistrat, la déontologie existe dans les actions de la police et de la gendarmerie.» Et d’insister sur la réponse pénale que le parquet entend apporter aux faits de violences et de rébellion dont les policiers et gendarmes sont régulièrement victimes. «Les forces de l’ordre doivent se sentir soutenues, c’est ce qui nous permet d’être exigeants sur la déontologie.»