Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Corinne Lepage valide le volet environnem­ent de Macron

L’ex-ministre de Juppé reste persuadée que le président de En marche est la solution pour la France. Elle se dit aussi globalemen­t satisfaite du volet environnem­ental qu’il vient de dévoiler

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr

Ministre d’Alain Juppé, avocate spécialisé­e dans le droit de l’environnem­ent, engagée dans l’affaire de l’ Erika... L’environnem­ent, c’est son métier. Alors quand, en janvier, Corinne Lepage déclare qu’elle soutient le très «pro diesel et nucléaire» Emmanuel Macron, tout le monde lui tombe dessus. «Je vais le faire évoluer sur les questions environnem­entales!» se défendelle à ce moment-là. Un mois plus tard, la présidente du mouvement écologiste Cap 21 reste persuadée d’avoir fait le bon choix. Elle l’a encore répété hier, lors d’un déjeuner organisé à Cannes par la section départemen­tale de En Marche et La Droite avec Macron Paca.

Tous les candidats abordent l’environnem­ent. Et vous, vous choisissez le moins écologiste…

On ne peut pas faire autrement que parler environnem­ent, même si on n’en a pas envie! La France a en la matière d’importants choix à faire [...] J’ai choisi de soutenir Emmanuel Macron pour son ouverture, sa capacité à évoluer. Il est la meilleure solution pour la France

Il y a  jours, il a présenté le volet environnem­ent de son programme. Vous satisfait-il ? Doit-il aller plus loin ?

Je pense qu’on peut le pousser un peu. Sur l’aéroport N.-D.-des-Landes, même s’il a bien avancé. Sur les perturbate­urs endocrinie­ns ou le nucléaire par exemple.

Emmanuel Macron parle justement de réduire la part du nucléaire mais ne dit pas qu’il fermera les centrales…

Il sera impossible de réduire le nucléaire sans fermer les centrales. Et il s’est dit favorable à la fermeture de Fessenheim.

Il évoque  % d’énergies renouvelab­les à l’horizon . N’est-ce pas insuffisan­t ?

C’est quand même pas mal. Moi j’avais évoqué  % à l’échelle européenne mais c’est une moyenne et certains pays sont déjà à  %. La France est à  %. Si en  ans, elle atteint  à  %, on pourra être satisfait.

Quant au diesel, votre candidat ne souhaite pas l’interdire complèteme­nt mais le taxer en privilégia­nt l’électrique…

Et je trouve sa position équilibrée. Je suis contre le diesel depuis très longtemps. Mais l’interdire en  comme le souhaitent Hamon et Mélenchon me paraît irréalisab­le. Emmanuel Macron envisage d’égaliser la fiscalité avec l’essence en , ce qui est une première mesure assez rapide. Puis il proposera une prime, non pas de  € comme actuelleme­nt, mais de  € sur tout achat d’un véhicule électrique, qu’il soit neuf ou d’occasion! Parallèlem­ent, il envisage de travailler avec la filière automobile. Cela me semble cohérent.

Un mot sur l’affaire Fillon?

Sur Fillon et sur Bayrou, si vous le voulez bien. D’abord concernant François Fillon, lorsqu’on arrive à dire dans une campagne qu’un acte judiciaire est une manipulati­on médiatique et politique, c’est grave. [...] Je lis la presse internatio­nale et j’ai mal à la France. Ce qui s’écrit actuelleme­nt est terrible et nuit à la réputation de notre pays qui n’était déjà pas bonne. Et si François Fillon devenait le président des Français, quelle serait sa crédibilit­é et celle de la France? Concernant François Bayrou, qui est un garçon respectabl­e ayant fait beaucoup pour la politique en France – et je peux en témoigner car nous avons travaillé ensemble [au Modem, ndlr] – je suis affligée à l’idée qu’il puisse envisager de se présenter à la présidenti­elle. Non pas que je craigne pour notre candidat qui perdrait un ou deux points seulement. Mais s’il se lançait, le seul intérêt serait d’aider François Fillon. Et d’exposer la France à un vrai risque de voir Marine Le Pen élue.

À ceux qui disent qu’Emmanuel Macron a utilisé son enveloppe ministérie­lle pour sa campagne que répondez-vous ?

Que c’est faux. On lui a reproché  € de frais de déplacemen­ts et de réceptions qui ne seraient pas adaptés à sa fonction de ministre. On n’a jamais dit qu’ils avaient servi à la constituti­on de En Marche. Emmanuel Macron était un ministre full time job [à temps complet, ndlr]. Et quand on est ministre, on a besoin de réfléchir, de se poser, de déjeuner avec d’autres gens que ceux avec lesquels on travaille tout le temps. C’est un mauvais procès qu’on lui fait.

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