Sadiques mais pas méchants…

Une coïncidence relevant sans doute moins du pur hasard que de troubles phénomènes de société veut qu’on se pose en ce moment la même question des deux côtés de l’Atlantique. À savoir : les médias sont-ils méchants ? M. Trump ne supporte pas qu’on se demande si on n’aurait pas mieux fait de l’enfermer dans ce que les aliénistes parisiens nommaient au XVIe siècle les « petites maisons » plutôt que de l’installer à la Maison-Blanche. En France, on parle davantage des candidats s’ils ont maille à partir avec la justice. Eux ou leurs proches, parents, épouses et mêmes enfants encore mineurs. Et s’ils profèrent des incongruités c’est, pour les laïcs, pain béni. Les journalistes ne sont pas méchants. C’est le public, parfois un peu sadique, qui exige maintenant que les politiciens prétendant faire son bonheur soient aussi malheureux que lui. Bref, si vous me permettez cette métaphore crémière, il arrive que les confrères et moi-même fassions notre beurre avec du lait tourné au fond des casseroles sales. Plutôt une main qui puise dans la caisse qu’une main qui caresse les cheveux. Sachant que les braves gens qui ne regardent plus le monde qu’à travers la fenêtre de leur télé raffolent des grandes catastrophes et des petites malhonnêtetés. Je les soupçonne

de n’applaudir au passage des mariages princiers qu’en pensant

aux statistiques de divorce.