Var-Matin (La Seyne / Sanary)

NOS TRÉSORS

Le pont des Fées, caché dans le paysage grimaudois, renferme quelques mystères quant à son âge et sa fonction. Dans un rapport de , l’architecte des Monuments historique­s demandait son classement.

- GÉRARD ROCCHIA

Le pont des Fées, qui enjambe la petite rivière de La Garde, caché derrière les ruines de l’ancien château féodal de Grimaud, n’a peut-être pas encore livré tous ses secrets. Pont romain ou pont médiéval ? La réponse n’a jamais vraiment été donnée. Dans un rapport en date du 30 janvier 1924, M. Roustan, architecte des Monuments historique­s, précise que traditionn­ellement «ces ouvrages, aqueducs, siphons, conduites, étaient destinés à l’alimentati­on du château de Grimaud. Ce serait donc tout au plus des éléments du Moyen Age. » Néanmoins, il prend très au sérieux la thèse de Jules Formigé, architecte en chef des Monuments historique­s, qui y voit plutôt un ouvrage romain, qui a d’ailleurs pu être restauré au Moyen Age. « Quoi qu’il en soit, poursuit M. Roustan, ce pont est extrêmemen­t curieux et rare, et il serait à souhaiter qu’il fût classé comme monument historique, et que ce bel ensemble sauvage et de si grande allure, formé par l’arche du pont des Fées et le torrent dévalant sur son lit rocailleux, mérite d’être classé à tous points de vue, parmi les sites et monuments naturels du Var. »

L’eau arrivait au village par gravitatio­n naturelle

En plus d’être belle, cette arche de pierre réalise aussi une petite prouesse technique. Située à 400 mètres du village, elle offre une ouverture de 14 mètres pour une hauteur sous arche de 12 mètres. Elle servait de support au passage de tuyaux en poterie vernissée de 2 centimètre­s d’épaisseur emboîtés les uns dans les autres et qui acheminaie­nt l’eau captée 3 kilomètres plus haut pour l’amener par gravité naturelle, jusqu’au village. Passé cet ouvrage majeur, le précieux liquide continuait son chemin par un canal fermé, composé d’un lit de mortier sur lequel reposaient des tuiles rondes dans lesquelles courait la tuyauterie. Autre mystère toujours non élucidé : pour certains la destinatio­n finale de l’eau était le château luimême ; pour d’autres, elle courait jusqu’à la fontaine du village, ou même jusqu’à un puits de 3 mètres de diamètre et 2 mètres de profondeur dénommé « puits de la Fée ». Aujourd’hui, le pont ne contribue plus à alimenter le village en eau mais il reste un lieu prisé randonneur­s. Il attend toujours d’être classé monument historique.

◗ Pour se rendre sur le site : se garer au parking du cimetière sous le château et suivre le panneau fléché qui conduit à un sentier de 500 mètres pour atteindre le pont. Ouvert aux familles.

 ?? (Photo DR) ?? Très esthétique, cette arche de pierre est aussi une petite prouesse technique. Située à  mètres du village, elle offre une ouverture de  mètres pour une hauteur sous arche de  mètres.
(Photo DR) Très esthétique, cette arche de pierre est aussi une petite prouesse technique. Située à  mètres du village, elle offre une ouverture de  mètres pour une hauteur sous arche de  mètres.

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