Deux cambrioleurs pris en flagrant délit nient les faits
Le duo s’est introduit, vendredi, dans un domicile à pour dérober deux ordinateurs et des objets. Arrêtés sur les lieux, ils ont livré, hier devant le tribunal, des versions rocambolesques
Ollioules
Je voudrais m’excuser pour tout. » Jugé, hier, devant le tribunal correctionnel de Toulon pour un cambriolage commis vendredi à Ollioules, Amar B., 33 ans, a pourtant totalement nié les faits lors des débats. Son comparse, Mohamed S., 24 ans, a également présenté des excuses. « Mais en fait, vous vous excusez pourquoi puisque vous nous avez dit être innocent ? », leur signale M. Boulanger, le président. Ou comment balayer, en quelques secondes et quelques mots, leur défense. Le jour du vol avec effraction d’un modeste appartement de la commune, deux témoins contactent les services de police pour les prévenir de l’intrusion de deux hommes dans un logement. Les voisins ont entendu du bruit, des coups de pied dans la porte et constaté par le judas la présence de deux individus dont ils donnent une description précise.
Appartement totalement retourné
Rapidement, des policiers municipaux arrivent sur les lieux et interpellent en flagrant délit le duo qui s’apprêtait à partir avec deux sacs remplis de deux ordinateurs et de divers objets. « L’appartement a été totalement retourné, précise Me Vanessa Kayal, avocate de la partie civile. Mon client est une personne modeste que je décrirais comme un gentil garçon un peu simple. Pour lui, le préjudice est important. C’est un choc.» Devant les magistrats, les deux mis en cause ont contesté les faits. Ama r B., dont le casier judiciaire est vierge, assure qu’il venait pour acheter un ordinateur. Seulement, il ne portait pas d’argent sur lui… À ses côtés, Mohamed S. déclare être venu chercher un ordinateur chez son beaufrère, mais qu’il s’est trompé de domicile. Sauf que cet homme, qui se dit Syrien, déclare n’avoir aucune famille en France, même s’il serait fiancé avec une Audrey dont il ne connaît pas le nom et qui n’a pas de frère. Le mystère s’épaissit un peu plus sur la nationalité de ce supposé Syrien, déjà condamné à trois reprises (dont la dernière fois en 2016 avec reconduite à la frontière). Si la reconduite a bien eu lieu le 21 décembre 2016 vers l’Italie, il a fait sa réapparition en France. « Mais je n’ai pas de famille en Italie ».« Ni en France ,relève le président. D’ailleurs êtes-vous véritablement né en Syrie ?» Et de l’interroger sur la géographie de son soi-disant pays d’origine. Un port? « Alep ». Raté. Un pays frontalier ? « L’Iran ». Encore loupé. « Vous avez manqué votre examen », lui lance le magistrat.
Huit mois et deux ans de prison
Pour Mme Batlle, intervenant pour le parquet de Toulon, les faits sont caractérisés et d’indiquer que la politique pénale en ce qui concerne les cambriolages – « un fléau dans le département » – est claire : c’est automatiquement une comparution immédiate et des peines de prison ferme, « y compris pour les primo-délinquants ». Il a été requis un an (Amar B.) et trois ans (Mohammed S.). « Ce qui donnera du temps à la police aux frontières pour engager les démarches nécessaires pour déterminer sa véritable identité et son pays d’origine, et pour mettre en oeuvre l’expulsion de cette personne en situation irrégulière. » Le tribunal a prononcé huit mois de prison pour Amar S. (il sera convoqué par un juge d’application des peines) et deux ans de prison pour Mohammed S., le récidiviste.