François Fillon mise tout sur son programme
François Fillon mise sur la défense de son programme pour relancer sa campagne, mais les affaires, entre sa convocation mercredi chez les juges d’instruction et les révélation du JDD sur ses costumes de luxe, continuent de concentrer l’attention. Le programme, rien que le programme. Interview aux Echos, matinale d’Europe 1, conférence de presse sur le projet : François Fillon veut revenir sur le terrain politique, deux jours avant la séquence judiciaire de mercredi.
« Un code de bonne conduite »
Le candidat des Républicains (LR), qui assure ne pas édulcorer ses propositions malgré les critiques, a distillé quelques retouches programmatiques dans Les Echos -- baisse des charges bénéficiant « d’avantage aux petits salaires », taux intermédiaire de TVA finalement inchangé – puis devant la presse. Il a notamment réitéré son engagement de former un gouvernement paritaire de 15 ministres qui, a-t-il expliqué, seront congédiés s’ils n’atteignent pas les « objectifs » qui leur seront assignés. M. Fillon a également promis un « code de bonne conduite » pour prévenir les conflits d’intérêts au gouvernement et la publication « obligatoire » des liens de parenté entre les parlementaires et leurs collaborateurs, alors qu’il est empêtré depuis plusieurs semaines dans les soupçons d’emplois fictifs de son épouse et de deux de ses enfants comme collaborateurs parlementaires.
Fin des heures et retraite à ans
« Mon projet reste et restera celui de la primaire », affirme le candidat du parti Les Républicains (LR). Au cours de la campagne menée à l’occasion de ce scrutin, le candidat avait notamment promis la fin des 35 heures, la retraite à 65 ans, la suppression de 500 000 emplois publics et celle de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), la refonte du code du travail ou la réforme de l’Assurance-maladie. François Fillon ne renonce à aucun de ces objectifs mais précise avoir « amélioré certains volets ». Et prévoit toujours de réaliser 100 milliards d’euros d’économies, tout en consacrant 40 milliards aux baisses de charge pour les entreprises et 10 milliards pour les ménages. » « Pas vraiment de choses nouvelles sous le soleil », a ironisé Michel Pouzol, porte-parole de Benoît Hamon sur BFMTV, dénonçant le programme du candidat sur l’âge de la retraite ou les fonctionnaires. « Je pensais qu’on avait le projet de François Fillon depuis novembre » a moqué Florian Philippot, vice-président du FN, fustigeant « un décalque en tout point des demandes de l’Union européenne ».
« Un programme brutal et antisocial »
Le porte-parole d’En Marche ! Benjamin Griveaux, a lui dénoncé « un programme pour les Français qui ont déjà réussi » et qui fera « payer la purge, aux classes moyennes et populaires ». « Un programme profondément brutal, antisocial » qui « va taper le service public » ,alancéde son côté le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière. Mais c’est avant tout sur de nouvelles révélations de la presse que M. Fillon a dû se justifier dès le début de la matinée, se disant sur Europe 1 victime d’une « chasse à l’homme » et de « dizaines de journalistes » qui « fouillent dans [ses] poubelles ».