Violation du secret-défense: un risque pénal pour Hollande?
En pleine campagne minée par les affaires, il y a bien une enquête dont on n’entend pas parler. C’est celle qui vise l’actuel président de la République. En vertu de l’article 40, le député azuréen, Eric Ciotti, avait en effet saisi le parquet de Paris après la publication par des journalistes du Monde d’un projet de frappes françaises en Syrie qui aurait été divulgué par François Hollande en personne. Le 14 novembre dernier le procureur de la République François Molins avait ouvert une enquête préliminaire sur ces faits présumés de violation du secret-défense au plus haut sommet de l’État. Dans un courrier adressé, mercredi dernier, à ce même magistrat, le député azuréen s’étonnait que, depuis, « aucun écho n’y était donné ».
Enquête toujours ouverte
« Ce silence est-il le seul fait du régime juridique du secret lié à l’enquête préliminaire ? Ou résulte-t-il de l’absence d’actes d’investigation? », interroge dans sa missive Eric Ciotti. La première option est apparemment la bonne. L’élu azuréen nous a fait savoir que le procureur de Paris lui avait répondu, hier, par mail, qu’effectivement « le fait qu’aucun écho ne soit donné à l’enquête en cours n’est que la conséquence du régime juridique de l’enquête et de son secret ». Voilà qui confirme implicitement que l’affaire n’est pas classée. Et que, donc, au lendemain de sa passation de pouvoir, François Hollande, qui aura alors perdu son immunité présidentielle, pourrait avoir lui aussi à rendre des comptes à la justice.
Secret à « géométrie variable »
Ce qui ne suffit pas à satisfaire le président de l’assemblée départementale des AlpesMaritimes. Eric Ciotti ne manque pas de souligner que « le secret de l’enquête est un concept à géométrie variable » : Alors qu’il est « violé quotidiennement dans les affaires judiciaires qui concernent François Fillon », « pourquoi aucun écho » n’est-il donné à l’enquête qui vise potentiellement François Hollande, interroge, ce soutient indéfectible aux candidats des Républicains en dépit du « Pénélopegate » qui met à mal sa campagne.