‘‘ Je mets de côté ce qui divise”
Que proposez-vous en matière de temps de travail, de retraite ?
Sur les retraites, il faut s’arrêter là où on est arrivé, faire un point. Il faudra distinguer les professions selon leur degré de pénibilité. Celui qui commence à travailler à seize ans doit partir plus tôt en retraite que celui qui commence à vingt-huit ans. En revanche, des cadres supérieurs sont encore en pleine forme à soixante-cinq ans. S’agissant de la durée du travail, je suis dans la même logique : je ne suis pas un ayatollah, ni dans un sens ni dans l’autre. L’idée d’avoir une durée du travail identique pour tout le monde me paraît obsolète. La chasse aux h me semble aussi très contestable, c’est méconnaître la robotisation massive des années à venir. Il faudrait donc un cadre très global, qui puisse ensuite être négocié branche par branche.
Que feriez-vous en matière de sécurité ?
Je voudrais dire en préambule qu’il ne faut pas se tromper d’élection. Je concours pour être Président et non Premier ministre. Les vraies fonctions du chef de l’Etat sont occultées par tous les autres candidats, il doit être un arbitre au-dessus des partis. Mon projet veille ainsi à ne stigmatiser personne et je mets de côté ce qui divise, par exemple la question de l’immigration pour laquelle ce ne sont pas les Français qui décident, mais le Traité de fonctionnement constitutionnel. Je veux rassembler de façon oecuménique. En revanche, je m’opposerai aux réformes territoriales en cours, qui étranglent les collectivités territoriales par la baisse des dotations de fonctionnement. Je suis aussi le seul candidat à mettre les pieds dans le plat contre les grands projets de régionalisation, qui constituent une menace pour l’unité nationale. Il suffit de voir les propos de Jean-Guy Talamoni pour une Corse indépendante dans le cadre de l’Union européenne, qui font écho à ce que l’on entend en Catalogne ou dans le Pays Basque…
Malgré tout, que dira donc votre projet législatif sur la sécurité ?
Il dira la vérité : que les problèmes de sécurité posent d’abord des questions sur la société où nous vivons, où le chômage ne fait que grimper depuis vingt ans. C’est une société qui ne peut faire autre chose que de sécréter de la violence. Et si l’on reste dans le cadre de l’euro, on ira vers une société où les inégalités augmenteront encore. La première politique serait de réduire l’éventail des inégalités en relançant l’emploi grâce au franc et en cessant de participer à des guerres illégales et néocoloniales, dictées par Washington, qui ne font qu’amplifier l’afflux de réfugiés en Europe. Enfin, en sortant de l’Union et de l’OTAN, on redonnera aux Français un amour sain de leur patrie, ils se réapproprieront psychiquement les destinées de