Attentat: « On assiste à une recrudescence des demandes d’aides »
Interview Cécile Malo, déléguée générale de la Fondation de France qui a collecté plus d’1 M€ de dons après le 14-Juillet explique que beaucoup de victimes sont aujourd’hui rattrapées par ce drame
Cécile Malo est déléguée générale de la Fondation de France Méditerranée qui, au lendemain du 14-Juillet dernier, avait lancé un appel aux dons pour venir en aide aux victimes de l’attentat de Nice. Plus de six mois après le drame, les demandes d’aide repartent à la hausse.
Qu’est-ce que la Fondation de France ?
La Fondation de France a été créée il y a un peu plus de ans pour permettre aux Français de soutenir des projets d’intérêt général. On intervient dans tous les domaines. Que ce soit l’aide aux personnes vulnérables, en situation d’urgence ou au fil de l’eau. On s’intéresse également au développement de la connaissance au travers de programmes « culture », « éducation » ou « recherche médicale ». Et on intervient également dans la protection de l’environnement.
Localement comment ça se passe ?
Le siège de la fondation de France est à Paris. Mais elle s’appuie sur six délégations régionales dont la Fondation de France Méditerranée. Notre travail en proximité est d’être au plus près des besoins du terrain. Que ce soit des besoins structurels en matière de prise en charge des personnes âgées ou de la précarité, mais aussi lors de drames plus ponctuels comme lors de l’attentat de Nice.
Quelle somme a été collectée ?
De par notre expérience nous savons que dans ces cas la générosité s’exprime très fortement dans les heures qui suivent le drame et d’autant plus fortement que l’on se sent concerné. Pour Nice, l’essentiel des dons est venu des AlpesMaritimes. Et c’est un peu plus d’un million d’euros qui ont été collectés dans les heures et les jours qui ont suivi. L’équivalent de ce que nous avions collecté après les attentats de Paris.
A quoi ont servi ces dons ?
Cet argent ira exclusivement aux victimes de l’attentat de Nice. Soit directement aux particuliers, soit au travers de structures qui viennent en aide aux victimes telles que Lenval ou les associations de victimes d’attentats.
Combien d’aides ont été distribuées à ce jour ?
Nous avons attribué aides individuelles à bénéficiaires pour un montant global de euros. Il n’y a d’ailleurs aucun refus. Le premier type de besoin exprimé est la perte de revenu pour des personnes déjà fragilisées avant le drame. Et nous avons alloué par ailleurs euros de subventions à des organismes en lien direct avec l’attentat.
Cela fait à peu près un tiers de la somme collectée...
Nous sommes dans quelque chose d’assez classique. Car bien des gens ont du mal à demander de l’aide. Beaucoup veulent tourner la page, notamment ceux qui ont été témoins ou qui ont porté secours. Or, on se rend compte qu’avec le temps, ce n’est pas si facile. On assiste aujourd’hui à une recrudescence des demandes d’aides psychologiques. Parce que ces personnes sont désormais rattrapées par le drame qu’elles ont vécu. Elles présentent aujourd’hui des symptômes post-traumatiques. De nouveau les associations de victimes sont très sollicitées. D’autant que commencent à tomber les premières réponses du fonds de garantie, et les premiers refus d’indemnisation. Nous nous attendons donc à une recrudescence des demandes d’aides. À la fois des particuliers, mais aussi des personnels soignants et administratifs. Nous avons des retours inquiétants des structures qui étaient en première ligne le -Juillet. Car même si ce sont des professionnels, personne n’était préparé à ça.
Comment peut-on donner ?
Soit sur notre site, soit en adressant un chèque à la Fondation de France.