À ans, l’AOC Côtes de Provence continue de grandir
Quatre décennies après sa naissance, toujours boostée par les ventes du rosé, son produit phare, l’appellation Côtes de Provence peut envisager l’avenir avec sérénité
Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait». Cette citation de l’écrivain américain Mark Twain illustre parfaitement le «coup de force» réalisé par les vignerons varois qui ont réussi à faire de l’AOC Côtes de Provence « l’appellation emblématique du rosé », une référence mondialement reconnue. Éric Pastorino, l’actuel président de l’appellation, n’oublie pas ses prédécesseurs. Hier, à l’occasion de l’inauguration de la Maison des vins aux Arcs, il a parlé d’une « histoire d’hommes » et a tenu à rendre un hommage appuyé « aux quelques grandes familles varoises qui ont décidé de valoriser les vins de Provence ». Sur le même ton admiratif, Alain Baccino, le président du Conseil interprofessionnel des vins de Provence, a rappelé qu’il y a 40 ans et plus, « il fallait être visionnaire pour investir dans le rosé ».
L’export toujours plus fort
Quarante ans après sa naissance, l’AOC Côtes de Provence affiche une santé insolente. Essentiellement grâce au rosé qui représente 90 % de la production. Le chiffre d’affaires en 2016 a ainsi atteint 1,2 milliard d’euros – un record –, en hausse de 21 % sur un an ! Un succès auquel contribue l’export qui atteint désormais 26 % des ventes de Côtes de Provence. Dans un marché très concurrentiel, cette croissance ne manque pas de faire des envieux. Loin de se reposer sur leurs lauriers, les producteurs de Côtes de Provence ont donc défini des axes stratégiques pour rester au sommet dans les années à venir. «Il s’agit tout d’abord de protéger le mot Provence, très vendeur. Pour cela, on a mis en place une structure juridique», explique Éric Pastorino.
Vers un élargissement de l’AOC
Dans un souci de recherche perpétuelle de la qualité, l’AOC Côtes de Provence entend poursuivre sa politique de hiérarchisation consistant à mettre en valeur les différents terroirs de l’appellation. « Après la Sainte Victoire, Fréjus, La Londe et Pierrefeu, une cinquième dénomination – Notre-Dame-des-Anges – devrait voir le jour au plus tard d’ici deux ans», affirme le président des Côtes de Provence. Avant d’ajouter: «Cette démarche de hiérarchisation est également l’occasion de mettre à l’honneur les rouges et les blancs magnifiques que nous produisons ». Enfin, l’AOC Côtes de Provence devrait s’agrandir. « Dix-sept communes, dont Marseille, réparties dans le Var et les Bouches-du-Rhône, et représentant un potentiel d’environ 250 hectares de vignes, pourraient, après expertise de l’INAO, être rattachées dans les 5 ans à venir à l’aire de production de l’AOC Côtes de Provence ». Pour marquer dignement le 40e anniversaire de l’AOC, un livre, signé par François Millo, ancien directeur du CIVP, sortira début juin.