Détenu à La Farlède cherche emploi pour s’en sortir
Quelque 180 détenus étaient présents, hier matin, à un forum pour l’emploi où est venue une vingtaine de recruteurs. Face à face, deux mondes très différents. Objectif : (re)travailler
L’univers carcéral n’a pas pour habitude de croiser le monde de l’entreprise. Petits patrons, responsables de ressources humaines, et formateurs sont pourtant passés derrière les murs de béton, le long des barbelés. Hier matin, la rencontre était organisée au centre pénitentiaire de La Farlède, dans le cadre des « 48 heures pour l’emploi » – soixante-quatre actions sont organisées par Pôle emploi à l’échelle de la région Paca (1). Recruter en prison, ou en tout cas, y prendre des contacts est franchement peu banal. Grandes enseignes, restauration, société de nettoyage, formateurs. Vingt-cinq chefs d’entreprise étaient présents.
Éviter les sorties sèches
« Dans nos missions, nous avons de plus en plus à l’esprit qu’il faut éviter les sorties sèches. Or, on a des outils : la semi-liberté, le bracelet électronique», explique JeanPaul Bouttier, le directeur départemental du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) dans le Var. Les uns sont à l’aise, se présentent facilement. Voire étonnent leurs interlocuteurs. « Ici, en détention, c’était l’occasion, j’ai fait la formation de magasinier cariste. J’ai passé le Caces (une certification) ». «Vous êtes libérables quand ? » demande Karine Michaud, responsable ressources humaines au magasin Métro de Six-Fours. « On embauche régulièrement sur ce type de poste. C’est bien une formation longue », notet-elle. Objectif, trouver un job, pour une sortie aménagée, en fin de peine. 1. Pour connaître le détail des initiatives, jusqu’à aujourd’hui : www.pole-emploi.fr