Ça bout avec le Chaudron
Les négociations qui débutent aujourd’hui sur la vente du stade GeoffroyGuichard à l’ASSE, s’engagent dans une ambiance tendue à Saint-Etienne...
Les négociations pour la vente du stade Geoffroy-Guichard (propriété de la ville de SaintEtienne) à l’ASSE, représentent un enjeu économique capital pour le club et son avenir, selon ses dirigeants, mais les deux parties sont encore loin d’un accord.
Bâti en
La construction du stade où joue l’ASSE depuis 1931, a débuté en 1930. Fondateur des magasins Casino, Geoffroy Guichard avait acquis le terrain et donné son nom à l’enceinte qui sera surnommée plus tard le ‘‘Chaudron’’. A l’origine, une tribune de 1.000 places avait été érigée. La capacité du stade est aujourd’hui de 41.965 sièges après sa rénovation pour l’Euro-2016. Le stade Geoffroy-Guichard appartient à la ville de Saint-Etienne depuis 1965 qui l’avait acquis pour 135 millions de francs auprès de la famille Guichard.
Sujet de crispation
En 2009, les deux actionnaires majoritaires de l’ASSE, Bernard Caïazzo et Roland Romeyer, envisageaient de construire, pour 200 millions d’euros, un nouveau stade de 45.000 à 50.000 places dont le club aurait été propriétaire. Mais les groupes de supporters étaient opposés au projet alors que le maire et président de la Métropole, Maurice Vincent (PS), avait opté, à l’époque, pour une rénovation du stade de l’ordre 75 M EUR. Aujourd’hui, la direction du club se plaint de nombreux dysfonctionnements dans un équipement qu’elle estime « dépassé ». « Nous recevons régulièrement des remarques de l’UEFA et de la LFP à ce sujet », aaffirmé le président du directoire, Roland Romeyer. Récemment, des problèmes de protocole pour l’accès des élus aux salons du stade lors des matches de l’ASSE ont également crispé les deux parties, tout comme l’estimation du prix de vente par Gaël Perdriau (LR), le maire actuel de SaintEtienne, à 250 M EUR. Aujourd’hui dans l’opposition, son prédécesseur, Maurice Vincent, se déclare contre la vente, comme plusieurs élus communistes qui réclament un référendum local sur la question.
Propriétaire et après ?
« Nous investirons pour l’améliorer. Il sera à notre disposition sept jours sur sept au lieu de 48 heures aujourd’hui pour les seuls matches. Nous apportons beaucoup à l’agglomération économiquement et comme vecteur de communication » affirme M. Romeyer. «Les grands clubs sont dans les grande villes. Pour nous, cela devient plus compliqué financièrement face à la concurrence, il faut nous aider», insiste-t-il.
Quel prix ?
« Ce ne sera jamais les 250 M EUR évoqués par Gaël Perdriau, ce n’est pas sérieux. Il y a eu 75 M EUR de travaux et il y a le prix du foncier », calcule Roland Romeyer, alors que l’édile n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet avant la réunion programmée aujourd’hui. « C’est un marché gagnant-gagnant. Le produit de la vente permettra de réduire l’endettement de la Ville, d’épargner sur l’entretien du stade et donc de réduire les impôts des Stéphanois ou les employer à autre chose », justifie le dirigeant. Il envisage un emprunt sur 30 ou 40 ans, garanti par les collectivités dans le cadre de la loi Braillard pour financer le projet.