FÉMININES (AMICAL, PAYS-BAS - FRANCE, À HEURES) « Les filles ne trichent pas »
Olivier Echouafni s’épanouit dans sa nouvelle vie de sélectionneur du foot féminin. Il a l’Euro en ligne de mire (16 juillet - 6 août), transition, selon lui, vers le championnat du monde 2019
Joueur, capitaine, entraîneur, et maintenant sélectionneur. Olivier Echouafni découvre une nouvelle casquette depuis septembre dernier. Et ça se passe plutôt bien puisqu’il est invaincu (5 victoires, 3 nuls) jusque-là. Les Bleues se sont même récemment offert le scalp des championnes du monde américaines (3-0), lors de la SheBelieves Cup organisée aux USA. Un nouveau rendez-vous amical emmène le Mentonnais avec les Bleues (et Bruno Valencony, entraîneur des gardiennes) ce soir à Utrecht, aux Pays-Bas, nation hôte du prochain Euro.
Olivier, affronter le pays hôte de l’Euro, c’est une manière de se projeter vers la compétition ? Complètement. On sera en mode Euro. On va découvrir les installations, le stade où se jouera notre deuxième match de poule (contre l’Autriche NDLR). C’est une bonne prise de repères.
Quel sera concrètement l’objectif ?
On est dans une phase de transition. Il a fallu digérer la déception des Jeux. Parmi les plus capées, des filles sont en fin de cycle. Il faut qu’elles se disent que c’est peut-être leur dernière grande compétition, qu’il faut matérialiser leur passage par quelque chose. Puis un super-réservoir arrive derrière. Les moins de ans, championnes d’Europe et vicechampionnes du monde dernièrement en Papouasie, montrent leurs qualités. Serontelles prêtes pour ce championnat d’Europe ? Je suis incapable de le dire. Par contre, prêtes pour le championnat du monde en France, certainement. C’est une transition. On y va avec beaucoup d’humilité, mais ça n’empêchera pas l’équipe de France d’être ambitieuse.
Vous sortez d’une victoire de prestige dans la SheBelieves Cup disputée aux États-Unis. Ça pourrait être un déclic important ?
C’est quelque chose qui restera. On ne s’enflamme pas. Officiellement, on n’a rien gagné. Par contre ,on a emmagasiné de l’expérience et de la confiance. Les filles se rendent compte qu’elles sont capables d’égaliser quand elles sont menées au score, et d’aller même gagner le match. Ce qu’elles ont fait contre l’Angleterre (-). Cette équipe se découvre des vertus mentales sur le plan collectif. Battre ensuite les championnes du monde en titre -, chez elles, devant personnes, c’est historique. Ce n’est pas donné à n’importe quelle nation de le faire. Il faut qu’elles prennent conscience de leurs qualités.
Depuis votre prise de fonctions, vous êtes invaincu...
Ça se passe assez bien. Il faut prendre ses marques, c’est une grande et belle découverte. Je connaissais un petit peu le monde du football féminin, entre autres à travers l’OGC Nice. Mais il fallait qu’on apprenne mutuellement à se connaître. J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur de belles formations, sur des entraîneurs qui ont fait grandir le foot féminin. Qui l’ont porté jusqu’au troisième rang mondial. Mais à ce jour, la France n’a pas gagné le moindre titre. Et c’est un petit peu ce qu’il lui est reproché.
Défendre le maillot bleu est une grande fierté »
Pourquoi avoir pris le chemin du foot féminin?
C’est simple, c’est l’équipe de France. C’est l’excellence, défendre le maillot bleu est une grande fierté pour moi. Et à l’intérieur de ça, j’ai senti un vent nouveau, une fraîcheur. Avec des athlètes de haut niveau, des pros qui sont à l’écoute, rigoureuses, disciplinées. Les filles ne trichent pas. Ça, c’est nouveau pour moi.
Et la vie de sélectionneur ?
C’est un vrai bonheur, un vrai plaisir. Vivre cette aventure, c’est enrichissant et très prenant. Mais ça ne m’empêche pas de suivre tout ce qui se passe chez les garçons aussi.