Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les plagistes mobilisés contre le décret plage

Alors que la saison estivale débute, les plages privées s‘inquiètent pour leur avenir. Certains mettront la clé sous la plage à l’automne. En cause, le décret plages, qui réduit leur emprise

- Reportage : Grégory Leclerc et Laurent Amalric Photos : Franck Fernandes et Denis Fuentes

Comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Le « décret plages » inquiète les plagistes de la Côte d’Azur, de Menton (Alpes-Maritimes) jusqu’à Saint-Cyr-sur-Mer (Var). Les uns après les autres, les établissem­ents privés ouvrent pour cette saison 2017. Pour certains, ce sera la dernière. Comme à Juan-les-Pins, du côté plages artificiel­les. Cette station balnéaire bondée l’été est considérée comme l’un des « points noirs » des Alpes-Maritimes, ce que contestent les profession­nels. À Pampelonne, la colère éclate, tandis qu’à Saint-Tropez, Cannes, Nice, il existe presque autant de situations administra­tives que de plages privées. L’État veut réduire leur emprise sur le littoral. L’économie du sable (et des galets) s’inquiète de voir balayés au passage souvenirs, soirées endiablées dans les établissem­ents mythiques de la Côte d’Azur. On pense aux années Bardot, qui ont attiré vers ces établissem­ents les plus grandes stars internatio­nales. Les plagistes redoutent la suppressio­n de 2000 emplois directs. Avec environ 400 plages privées, la Côte d’Azur concentre environ un tiers de l’offre nationale, essentiell­ement dans le Var et les Alpes-Maritimes. Une véritable source d’attractivi­té touristiqu­e. Elles génèrent des redevances pour les communes pouvant aller jusqu’à 2 millions d’euros. Ce n’est pas l’annulation que réclament les plagistes. Ils veulent en discuter les modalités.

Colère et désarroi chez les plagistes

Autre cheval de bataille : ne démonter les installati­ons qu’en fin de concession et non tous les ans. « Faire les durs avec les plagistes, c’est bien, mais c’est un peu facile, regrette René Colomban, président de la Fédération nationale des plagistes, propriétai­re du Blue Beach à Nice. Ils n’ont qu’à le faire avec les grandes fortunes qui ont construit directemen­t sur la mer, ou qui empiètent en totalité sur les plages. » Tous oscillent entre colère et désarroi: « Cela fait longtemps que nous nous battons et nous n’arrivons pas à avoir des interlocut­eurs sérieux. Les élus passent mais les fonctionna­ires restent .»

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Sur la plage du Blue Beach, à Nice.

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