« On se tire une balle dans lepied, dans un secteur qui marche»
Pourquoi cette inquiétude visà-vis du décret plages ?
Quand ils ont rédigé le décret, en , ils n’ont pas fait le distinguo entre la côte Méditerranée et la côte Atlantique. Et pourtant la situation n’a rien à voir. Là-haut, les plages sont vastes. Nous ne sommes pas totalement contre ce décret, nous souhaitons des aménagements. La réduction à % pour les plages privées, nous sommes d’accord. Le problème, c’est que ces % sont calculés par commune, par plage, en linéaire et en superficie. Quand vous additionnez les quatre critères, vous vous retrouvez avec des occupations comme à Pampelonne de %, à Nice, à %, à Cannes, de %. Il reste % d’espace au public ! En France, on est en train de se tirer une balle dans le pied dans un secteur qui marche, qui est pourvoyeur d’emplois.
Quelles pourraient en être les conséquences?
À Nice, plutôt que de supprimer une plage, on retire un peu à tout le monde, entre et mètres. Cela fera matelas en moins par plage, soit mille matelas sur les quinze établissements privés niçois. C’est comme si sur les chambres d’hôtel de Nice, on enlevait par décret chambres. Tout le monde dirait « vous êtes fous !» Sur Nice, cela représentera cinquante salariés en moins. Entre Menton et
Le Cap d’Agde ce sont emplois qui vont disparaître si on applique le décret plage aux renouvellements en cours et à venir des concessions.
Vous avez l’image d’un secteur qui gagne beaucoup d’argent…
C’est un cliché. Nous sommes des PME qui faisons travailler beaucoup de monde, avec beaucoup de charges. Il ne s’agit pas de se faire plaindre, mais juste de dire que ce sont des économies à risques. Les clients voient toujours le weekend où il fait beau, où nous sommes pleins. Mais il y a de nombreux week-end où il pleut, où il vente. Du coup nous n’avons pas de clients, et cela, ceux qui disent qu’on est les rois du pétrole ne le voient pas.
Avez-vous interpellé les candidats à la présidentielle sur le sujet ?
Nous avons écrit à tous les candidats, je n’ai reçu qu’une réponse.
Laquelle?
Celle de François Fillon. Il est peut-être mieux organisé que les autres. Il a répondu que ses services étaient prêts à étudier le problème, et qu’il était conscient que le secteur était porteur d’emplois, faisait rentrer des devises. Mais nous ne nous satisfaisons pas de paroles. Sarkozy avait fait pareil en , sans que rien ne change réellement.