Le «prof» se met à la page
Instructeur de l’école Winfield durant près d’un quart de siècle au Castellet, Gérard Bacle dispute ce week-end sa première course sur le circuit rénové. Un tracé qu’il a dû réapprendre!
Instructeur un jour, instructeur toujours ! S’il n’enseigne plus l’art de la trajectoire ciselée aux futurs as du volant depuis près de deux décennies, Gérard Bacle continue de promener sa combinaison de « prof » dans le paddock du circuit Paul-Ricard. « Eric Roturier, un ami qui dispute sa première compétition ce week-end, à 48 ans, m’a demandé de venir lui prêter main-forte. Alors, me revoilà ! Il suffisait de prendre une licence à la journée et de dépoussiérer mon casque... »
chevaux qui ne galopent pas...
À bientôt soixante-dix printemps – un cap qu’il franchira au mois de juin –, le Marseillais, pilote éclectique, mais aussi éducateur hors pair au sein de la fameuse école Winfield du Castellet de 1976 à 1999, se dégourdit ainsi les semelles dans le baquet d’une Ford Mustang millésime 1965 du challenge Asavé Racing 65. «Achetée aux enchères à Milan, elle n’avait plus couru depuis 2003 », poursuit le lauréat du Volant Motul 1974, dont le tableau de chasse bien garni compte notamment trois victoires aux Deux Tours d’Horloge (1996, 1997, 1998) et un titre national en Formule France (1999). « Il s’agit donc d’une remise en route. Une séance d’essais grandeur nature. Le moteur V8 4,7 litres ne sonne pas très clair. Sur le papier, il y a 300 chevaux. Mais volant en main, on a l’impression que certains ne galopent pas. Une bonne cinquantaine, au moins... Et puis les freins s’évanouissent, la tenue de route est aléatoire. Bref, on essaie de l’améliorer pas à pas. » Également sollicité pour prodiguer quelques précieux conseils aux deux illustres concurrents évoluant en monoplace ce week-end, Carlos Tavarès, le patron du groupe PSA, et Christian Estrosi, le président de la région Paca (voir nos éditions d’hier), l’ancien maître d’école de Jean Alesi, Olivier Panis, Philippe Streiff, Erik Comas, Olivier Grouillard et Eric Bernard, entre autres, a dû lui-même se mettre à la page. « Vous savez, ce circuit-là, je ne le connais pas! Ma dernière course ici, c’était en 98. Je suis donc venu il y a huit jours prendre quelques repères à bord d’une Porsche, sous la flotte. L’occasion de constater que le tracé rénové est très différent du ‘‘Ricard’’ original. »
«La Verrerie, c’était un gros challenge »
Une métamorphose réussie à son avis? «Si je réponds que c’était mieux avant, on va me prendre pour un vieux con. Tant pis, je le dis ! Autrefois, les esses de la Verrerie constituaient un gros challenge. Un enchaînement sélectif... et dangereux, c’est vrai. Aujourd’hui, on le négocie beaucoup plus lentement. Côté Sainte-Baume, le virage du Camp s’aborde différemment. La chicane située au milieu de la ligne droite du Mistral ne sert qu’à couper la vitesse. En pilotage, elle n’a aucun intérêt. La courbe de Signes et le ‘‘double droite’’ du Beausset gardent en revanche leur caractère. Et puis il y a ce dernier gauche (virage du Lac, ndlr), plus serré à la sortie, qui nécessite un autre angle d’attaque. Moi, j’ai tendance à garder la même trajectoire... et je me fais piéger régulièrement. » Malgré tout, le revenant savoure l’instant présent à sa juste valeur. « La ‘‘compète’’ devait me manquer inconsciemment, car je m’aperçois que je prends du plaisir », avoue Gérard Bacle avant de repartir à la chasse au chrono. « Qui sait ? Si je me fais remarquer lors de la course, peut-être que l’on va me proposer un bon volant ! »
Aujourd’hui 10 courses (Trophée F3 Classic, Sport Protos Cup, Trophée GT Classic, Challenge Asavé Racing 65, Legends Car Cup...) de 9 h 30 à13 h et de14h30 à 18 h 05.
Accès tribunes libre de 10 h à 18 h, accès paddock réservé aux abonnés « Club PaulRicard ».