Républicains : des nuances en vue du second tour...
Sonnés par une défaite qu’ils avaient malgré tout anticipée, plusieurs cadres des Républicains ont très vite embrayé sur un soutien à Emmanuel Macron hier soir. Christian Estrosi, Alain Juppé, François Baroin, Jean-Pierre Raffarin et Nathalie Kosciusko-Morizet, parmi d’autres, ont été les premiers à se positionner sans ambiguïté, avant même la prise de parole de François Fillon. « Je choisis d’apporter mon soutien à Emmanuel Macron dans son duel avec l’extrême droite. Une extrême droite qui conduirait la France au désastre », a notamment déclaré le maire de Bordeaux, qui a invité le candidat d’En marche ! à « préciser son programme de réformes ». Mais la défaite a aussi engendré des nuances qui préfigurent de sévères débats internes. Tout en invitant à «nepas voter pour Marine Le Pen, parce que si elle gagne, ça sera le chaos », Laurent Wauquiez s’est ainsi refusé à appeler au soutien de Macron, à l’instar de Rachida Dati, Bruno Retailleau, Eric Ciotti ou Nadine Morano, beaucoup plus critiques sur la ligne du désormais grand favori. « Moi, monsieur Macron, je ne partage pas son programme. Je ne partage pas sa vision contre l’islam radical. Je n’appellerai pas, sans condition, à voter pour quelqu’un que j’ai combattu », a par exemple indiqué Nadine Morano. Sens commun, le collectif proche de la Manif pour tous qui a ardemment soutenu François Fillon, n’a de son côté pas voulu trancher. « Comment choisir entre le chaos porté par Marine Le Pen et le pourrissement politique d’Emmanuel Macron ? » ,abottéen touche son président, Christophe Billan, tandis que Christine Boutin, l’ancienne présidente du Parti chrétien-démocrate, se refuse à donner son vote à Emmanuel Macron, appelant « à la recomposition de la droite pour défendre notre civilisation face à la mondialisation » et jugeant même « possible de voter pour Marine Le Pen si elle s’engage sur des points fondamentaux ».