La soirée dans les QG Les Républicains: même prévisible, la défaite fait mal
Ils n’étaient qu’une poignée de militants et proches réunis autour de Jean-Pierre Giran pour apprendre la défaite de leur candidat François Fillon.
«Oh putain ! ». Un cri du coeur, suivi d’un silence de mort. Il est 20 h passées de quelques secondes à peine. Réunie autour de Jean-Pierre Giran, député-maire Les Républicains d’Hyères, une petite dizaine de militants LR vient d’encaisser la nouvelle, annoncée sur France 2 : leur candidat François Fillon ne sera pas au second tour. « Les sondages avaient vu juste», lâche Jean-Pierre Giran, avant de demander à ce qu’on zappe sur TF1. Sans surprise, la première chaîne confirme les estimations. Même s’il sentait
Georges Ginesta députémaire de Saint-Raphaël, soutien de François Fillon
que «ce serait difficile », Serge est abattu. Jusqu’au bout, il a voulu croire que « le programme et la maturité de Fillon effaceraient ce qu’on a appelé les affaires ». La déception est trop grande. Il se refuse à tout commentaire sur le second tour… Josette Palausse, une amie du maire, n’a pas cette « pudeur de gazelle». Elle aussi est pourtant «plus que déçue ». Et pour cause : « àla primaire de la droite et du centre, j’avais choisi François Fillon, le meilleur candidat », dit-elle. Mais au second tour, «Les Français sont prêts pour les réformes quand elles sont loin de leur application, et quand le temps de l’application vient, ils sont pour le statu quo. François Fillon allait redresser la France avec les réformes qui s’imposaient. Il faudra les faire un jour. Visiblement, Emmanuel Macron sera le prochain Président, mais il s’inscrira dans la continuité de François Hollande. Avec Emmanuel Macron, il y aura notamment un accroissement de la
aucun doute « je voterai pour Macron. Après tout, il n’est ni de gauche, ni de droite ». Militante LR, Sandrine a plus de mal à cacher sa déception. À l’annonce des résultats, elle a quitté le bureau du maire quelques minutes pour laisser échapper la tension d’une campagne compliquée. Mais plus que la défaite, « ce qui me révolte, c’est que le pays est à droite et qu’on va encore prendre 5 ans de socialisme », confiet-elle, avant d’appeler de ses voeux la cohabitation. Lorsque les visages des deux qualifiés pour le second tour apparaissent, c’est le choc pour les militants de la France insoumise de la Dracénie, réunis chez Antoine Loyer, au Muy. C’est la première fois que ce chef d’entreprise de ans s’engage « pour l’écologie et des richesses mieux réparties ». Lisa, ans, aurait aimé pouvoir voter Mélenchon comme son papa Didier qui espérait « un changement pour la France, plus de justice pour le peuple ». Jeannette, soixante-huitarde et retraitée, pense que « les jeunes vont se révolter » et annonce : « je voterai blanc le mai ». Séverine, assistance maternelle, est assommée : «jesuis écoeurée, j’y croyais vraiment. Mélenchon est intelligent. C’était le seul humaniste. Dans jours, je remets un bulletin Mélenchon ».