Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Vertigineu­x !

Rafael Nadal a signé sa dixième victoire sur la terre monégasque hier. L’Espagnol a étrillé Albert Ramos (6-1, 6-3). Où s’arrêtera le Majorquin ?

- CHRISTOPHE­R ROUX

Rafael Nadal continue d’affoler les compteurs et l’histoire en Principaut­é. Hier, le Majorquin n’a pas seulement amélioré son record de victoires à MonteCarlo, en décrochant une dixième couronne sur l’ocre princière (la fameuse decima). Il est également devenu le premier joueur de l’ère Open à remporter cinquante tournois sur terre battue (un de plus que Guillermo Vilas). Avec désormais 70 victoires dans la poche, le trentenair­e continue, aussi, à grignoter le terrain qui le sépare encore de John McEnroe, quatrième joueur le plus titré du tennis (77 trophées). Malgré ces chiffres hallucinan­ts, cet énième sacre sur le Rocher ne pourra, hélas, faire partie des grands crus. Les surprises ont beau avoir été légion pendant neuf jours, le finish s’est voulu beaucoup trop expéditif pour emporter les foules, les coeurs et les mémoires. Le Taureau de Manacor, ultra favori, n’a jamais tremblé face au pauvre Albert Ramos, matador novice dans une finale de Masters 1000 et bien trop tendre pour détrôner le roi du Country Club.

Ramos : « Rafa m’a ramené à la réalité »

Avec seulement 50% de réussite sur première balle dans l’acte initial (56 sur l’ensemble du match), des fautes en bagaille et onze balles de break concédées en huit jeux de service, Ramos-Vinolas s’est construit des regrets, plus que des beaux souvenirs. Même si sa jolie semaine l’amène pour la première fois dans le Top 20 mondial (19e), le Barcelonai­s ne fera pas du clap de fin une comptine pour ses petits enfants. Même sa volonté d’amener davantage de variété dans le second set a été contrecarr­ée par Nadal, sa couverture de terrain et ses contres aux angles insensés. « Rafa a été un petit peu meilleur dans tous les compartime­nts du jeu, a d’ailleurs reconnu le joueur de 29 ans à l’heure de l’analyse. Je n’ai pas bien servi alors qu’il l’a très bien fait. La dernière fois que je l’avais joué (en 2014 à Barcelone), mes retours avaient été plus intenses pour lui mettre la pression. Ce n’était pas le cas aujourd’hui (hier). Parfois, vous faites une bonne semaine. D’autres fois non. J’ai été la surprise du tournoi mais Rafa m’a ramené à la réalité sur cette finale. J’étais probableme­nt un peu fatigué après avoir joué plusieurs matches en trois sets. Je n’étais pas assez détendu. Ça reste le meilleur résultat de ma carrière. Ce soir (hier), je ne serai probableme­nt pas fier mais demain (aujourd’hui) oui. » Hier, sans être extraordin­aire, Nadal a aussi fait la différence à l’expérience. Comme en fin de 1er set, où à 5-1, 0-30, le Majorquin a pris tout son temps pour servir et briser l’élan de son compatriot­e. Une attitude qui lui valait un warning de l’arbitre. Idem à 5-3, 0-30 dans le second set. Des frissons que l’homme au bandeau a rapidement muselés. Pour s’ouvrir une voie royale vers la coupe et continuer d’écrire sa légende.

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