Après le choc
Lundi, vers 21 heures, le voyage vers Verdun des élèves du lycée niçois du Parc impérial a pris fin au Luc. Nous avons passé une partie de la nuit avec ces jeunes et leurs sauveteurs
Dans la nuit de lundi à mardi, un car a percuté le poids lourd qui le précédait sur l’autoroute. Hier, tous les jeunes passagers niçois étaient rentrés chez eux.
Ils se rendaient à Verdun, où, jusqu’à samedi, ils devaient visiter les sites et mémoriaux de la Grande Guerre. Le voyage de la cinquantaine d’élèves et adultes accompagnateurs du lycée du Parc impérial, à Nice, s’est terminé moins de deux heures après son départ. Il était près de 21 heures quand le car qui les transportait a violemment percuté un poids lourd qui roulait devant lui sur l’autoroute A8, à la hauteur de la commune du Luc, au kilomètre 95. Selon la gendarmerie du Var, le poids lourd roulait sur la voie de droite, dédiée aux véhicules lents. Il transportait des plaques de plâtres. Une patrouille autoroutière de la société Vinci, qui se trouvait à proximité de l’accident, a immédiatement lancé l’alerte. La circulation s’est naturellement interrompue, le choc ayant dispersé de nombreux débris sur la chaussée, le camion percuté se trouvant sur la bande d’urgence, tandis que le car était arrêté sur la voie de gauche.
Quarante-cinq pompiers
Les secours sont arrivés dans les minutes suivantes. Outre les «hommes en jaune» de Vinci, qui ont procédé à la mise en sécurité du réseau, qui a été entièrement coupé, on trouvait sur les lieux les gendarmes du peloton autoroutier du Cannet, basés à quelques kilomètres, les véhicules du Smur de Brignoles et Toulon, et une impressionnante flottille de camions de sapeurs-pompiers (1), dans laquelle 45 sauveteurs étaient embarqués. À leur arrivée, les occupants des véhicules accidentés avaient, pour la plupart, eu le temps de se mettre en sécurité derrière les rampes de béton qui bordent l’autoroute.
Un adulte gravement touché
Le bilan humain aurait pu être beaucoup plus lourd. Un adulte de 53 ans, l’un des conducteurs du car, qui n’était pas au volant au moment du choc, a été transporté par un VSAV du Luc vers un hôpital toulonnais. «Il était assis à côté du chauffeur, l’impact a eu lieu juste devant lui. Il souffre de traumatismes multiples, mais son pronostic vital n’est pas engagé», explique le capitaine des sapeurs-pompiers Olivier Latil, venu de Brignoles afin de superviser les opérations de secours. Elles avaient initialement été dirigées par le lieutenant du Luc Bruno Barbaux.
Onze blessés légers
Onze autres personnes, plus légèrement touchées, ont été prises en charge et évacuées vers les hôpitaux de Draguignan et Brignoles. Parmi elles, huit élèves de classes de 2nde et 1re et trois adultes. Moins d’une heure après l’accident, les lycéens et leurs accompagnateurs étaient accueillis dans la salle municipale du Recoux, au Cannet-des-Maures. Une réactivité largement saluée par le capitaine Latil. Le premier adjoint, André Delpia, veillait au bon accueil des accidentés, des sauveteurs et des gendarmes, qui interrogeaient conducteurs et témoins. À 0h30, l’autoroute était rouverte.
Des élèves inquiets ... de retourner en cours
La suite du programme était annoncée : voyage annulé. Un car affrété en urgence arrivait afin de ramener tout le monde à Nice. Deux accompagnatrices, vaguement paniquées et le portable rivé à l’oreille, tentaient de prévenir les familles des lycéens évacués. Restés en observation dans les centres hospitaliers, ils n’allaient pas être du voyage cette fois. Des parents, prévenus par leur enfant, avaient fait la route pour venir le chercher. Les autres élèves, davantage fatigués que choqués, discutaient tranquillement entre eux, assis autour de grandes tables. Étonnamment, ce n’est pas autour de l’accident ou du voyage manqué que les conversations tournaient. Et si certains semblaient inquiets, c’était bien lorsqu’ils évoquaient leur crainte de devoir retourner en cours dès le lendemain… Le car du retour s’est présenté devant la salle du Recoux aux alentours d’une heure du matin. Les bagages des voyageurs avaient préalablement été transvasés dans ses soutes. Quelques minutes plus tard, trente-quatre élèves et leurs accompagnateurs montaient à son bord sans montrer de réelle appréhension. Direction les places du fond, quand même. «Tout s’est très bien passé. La collaboration entre les différents services a été parfaite», se félicitait le capitaine Latil. Les derniers sapeurs-pompiers ont rangé les tables, les chaises. André Delpia a refermé la salle. À 1 h 30 du matin, tout était rentré dans l’ordre.
1. Dix-huit véhicules, ambulances et engins de secours routier, venus des centres de Brignoles, Carcès Cuers, Draguignan, La Garde-Freinet, Gonfaron, Le Luc, Le Muy, Saint-Maximin et Vidauban.