Assises : de huit à dix ans requis pour les braqueurs
L’avocat général a estimé que les cinq braquages « de proximité », commis à Toulon par les accusés, au préjudice de pharmacies, résultaient d’un projet commun, réalisé à deux
Avant le réquisitoire de l’avocat général Nicolas Ruby, Me JeanLouis Lagadec a plaidé pour les parties civiles.
Devant la cour d’assises du Var, une peine de huit à dix ans de prison a été demandée hier soir contre chacun des deux braqueurs de pharmacies de l’aire toulonnaise. Des réquisitions qui correspondaient à ce qu’avait déclaré Daniel Desvignes à l’expert psychiatre : « On a eu l’idée de faire ça un peu tous les deux. »
Pas des profils de délinquants
Avant de commettre cinq vols à main armée, en l’espace de six jours en mars 2015, Daivy Lhermitte n’avait jamais fait parler défavorablement de lui. Sa vie s’était déroulée entre sa Belgique natale, où réside sa famille maternelle, et le Var, où vit une partie de sa famille paternelle. Après une rupture sentimentale en 2013, il s’était fixé à Toulon, «pour reconstruire ma vie», travaillant dans l’intérim ou comme saisonnier dans la restauration. Ses revenus étaient toutefois insuffisants pour payer les 2 à 6 g. de cocaïne qu’il consommait quotidiennement avec Daniel Desvignes, en compagnie duquel il était récemment tombé dans cette addiction. Casier judiciaire tout aussi vierge pour Daniel Desvignes, qui à 50 ans avait toujours travaillé et élevé trois enfants à La Valette. Ses proches pensent que s’il a sombré dans la drogue, c’est parce que dans le même laps de temps, il a perdu son travail et que son épouse s’est séparée de lui, après vingt-huit ans de vie commune. Après avoir épuisé leurs économies, tous deux avaient consommé de la cocaïne à crédit, et avaient rapidement accumulé 2000€ de dette auprès de leurs fournisseurs.
Responsabilité partagée
« Ils ont eu un projet criminel commun, avec des rôles répartis, et qui n’ont pas varié », a résumé l’avocat général Nicolas Ruby. « À chaque fois c’est Daivy Lhermitte qui est monté au braquage, avec une arme et le visage dissimulé. Daniel Desvignes l’attendait à chaque fois près du scooter, pour faciliter leur fuite. » Devait-on faire un sort différent à l’auteur principal et au complice ? « Il n’y a pas de distinction à faire quant à la peine. Leur responsabilité est égale. Aucun d’eux, s’il n’avait pas rencontré l’autre, n’aurait commis cette série de vols à main armée. » « Tous les deux ont toujours travaillé et avaient une vie familiale stable. J’ai peu de craintes sur leur réinsertion », a ajouté l’avocat général, avant de requérir huit à dix ans d’emprisonnement. La parole sera donnée ce matin à Mes Alecsandra Meyer et Emily Linol-Manzo pour la défense des accusés.