«Pas de révolution possible sans investir dans la culture»
À l’occasion de l’ouverture de la première édition des Entretiens de Correns, consacrés encore aujourd’hui au développement durable, le maire de la commune, Michael Latz, a ouvert les débats
Si vous n’êtes en train ni d’apprendre ni de contribuer, passez à autre chose » Ces petites affichettes apposées sur les murs de La Fraternelle, l’ancienne coopérative qui accueille jusqu’à cet après-midi la première édition des Entretiens de Correns, donnent le ton. Comme promis, les participants à ces assises, qui réunissent élus, chercheurs, agriculteurs mais également simples citoyens, ont répondu à l’appel de l’association Lou labo, centre de développement durable à Correns en Provence verte, qui poursuit deux objectifs. Elle entend «devenir un centre de formation, de diffusion et de recherche sur les pratiques du développement durable ». Elle compte se muer également en « un lieu de rencontres, de résidences et de réflexions sur tous les acteurs du développement durable ». Consacrée à la présentation détaillée d’une demi-douzaine de projets exemplaires en matière de développement durable, en France comme en Europe et au Maroc, la première matinée de travail a été conclue hier par Michael Latz. Le maire de Correns s’est plu à rappeler aux participants qu’ils allaient consacrer le reste de leur temps passé dans le “premier village bio de France” à «butiner et essaimer ensuite les idées glanées de-ci de-là au cours de leurs échanges et ateliers ». Et de préciser à l’auditoire très attentif les bienfaits du développement durable, au délà même de l’agriculture biologique. «Savez-vous par exemple que les cantines scolaires de Copenhague se sont mises au bio il y a déjà 30 ans ! Et, si les écoliers de Copenhague mangent bio, il y a aussi tout le travail pédagogique réalisé avec les parents. »
Une note politique
«On ne peut réussir de révolution qu’en investissant énormément dans la culture, poursuivait alors Michael Latz. Par exemple, à Correns, nous organisons une manifestation internationale, les Joutes musicales, qui fait venir ici des musiciens du monde entier. La culture ouvre la tête des gens ! L’économie, l’environnement, le social, c’est très bien et indispensable. Mais la culture aussi est capitale!» C’est sur une note plus politique qu’allait se terminer l’intervention du maire de Correns : « On peut sans doute s’interroger à propos, par exemple, des résultats du Front national lors des dernières élections en milieu rural dans notre département : il y a fait 55 % en moyenne… contre 20 à 25 % ici ! Ce qui signifie sans aucun doute que ce que l’on met en place a un impact sur la population. Il reste à comprendre pourquoi les choses ne vont pas plus vite… » « Si vous n’êtes en train ni d’apprendre ni de contribuer, passez à autre chose », peut-on lire sur les murs de La Fraternelle, à Correns…