Reine Peugeot se lève pour Nicolas Dupont-Aignan
Debout la France a investi Reine Peugeot sur la 7e circonscription. Cette Seynoise, conseillère d’opposition à La Seyne, défend un «patriotisme plus modéré» que celui de son ancien parti, le FN
Reine Peugeot et Joël Houvet sont conseillers municipaux d’opposition à La Seyne depuis 2014. Arrivés là parce qu’ils étaient sur la liste du Front national (FN), ils ont, un an après, quitté le parti de Marine Le Pen pour rejoindre Debout la France (DLF). Aujourd’hui, la Seynoise de 66 ans a obtenu l’investiture aux élections législatives sur la 7e circonscription (1). Avec son suppléant, elle veut convaincre les électeurs que Nicolas Dupont-Aignan n’a rien perdu de son indépendance malgré l’accord de gouvernance passé avec le FN entre les deux tours de la présidentielle ; qu’il incarne au contraire « un patriotisme plus tolérant » et qu’il « bénéficie aujourd’hui d’une audience jamais atteinte ».
Comment avez-vous vécu le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen, à l’entre-deux tours de la présidentielle ?
Reine Peugeot: Plutôt bien. Ce geste fort, qui a choqué certain, a du sens. Il fallait envoyer un message aux millions de Français qui ont refusé, malgré la propagande médiatique, de voter Emmanuel Macron. En revanche, aujourd’hui, Nicolas Dupont-Aignan a choisi de reprendre son indépendance et Debout la France présentera ses propres candidats dans la majorité des circonscriptions.
Votre président compte beaucoup sur des voix de Républicains déçus. Ne craignez-vous pas que cette stratégie lui en fasse
LÉGISLATIVES
perdre ?
Joël Houvet: Vous savez, pendant cette élection présidentielle, Nicolas a joué quelques beaux “coups” - dont celui de l’entre-deux tours justement et un autre sur TF à millions de vues ! qui lui ont permis d’avoir une visibilité, qu’il n’avait encore jamais eue auparavant. De très nombreuses personnes, qui pensaient qu’il n’y avait qu’un seul parti patriote en France, ont enfin entendu son discours, jusque-là inaudible. Elles ont entendu un homme de valeurs, un gaulliste social et humaniste. Et beaucoup plus pragmatique que le FN, notamment sur des sujets comme l’euro. Ces gens-là ont compris que le FN ne nous absorberait pas. Et je peux vous dire que, depuis, dans le département, il nous tombe des adhésions comme jamais ! R. P.: Le FN m’a appris beaucoup en politique (de à , NDLR), mais c’était peut-être un peu trop extrême par rapport à mes convictions. DLF est un peu plus modéré, tout en étant patriote. Je me retrouve dans ce parti où, en plus, on est soutenu.
Vous aviez quitté le FN fâchés en . Envisagezvous, comme le laisse entendre votre président, de soutenir un candidat frontiste si vous êtes derrière lui au second tour ?
R. P. : En effet, nous avons quitté le FN car nous avons subi des pressions... Un tel choix serait difficile à prendre, c’est vrai. Mais Nicolas Dupont-Aignan a dit aussi que les rapprochements seront étudiés au cas par cas. On verra donc le moment venu.
Pourquoi faut-il voter pour vous ?
R. P. : Je suis la seule pour incarner le vrai renouvellement face aux autres candidats, qui représentent le système ou les extrêmes (le slogan de la campagne, justement : «Ni le
J.-P. Colin vs E. Guérel (suite)
système, ni les extrêmes », NDLR). Avec la nomination d’Edouard Philippe à Matignon, les Français découvrent l’union gouvernementale des socialistes et des Républicains pour définitivement soumettre le pays à l’autorité de Bruxelles. Très vite, nos compatriotes vont subir les dégâts d’une politique de souffrance économique et sociale.
Quelques engagements ?
Si je suis élue, je défendrai la suppression de la loi El Khomri. Je m’opposerai à la libération de l’école - projet du nouveau président - qui permettrait aux chefs d’établissement de recruter eux-mêmes leurs professeurs ; conséquence : une école à deux vitesses et une inégalité d’accès à un enseignement de qualité encore plus importante. Je m’emploierai à augmenter les retraites, à restaurer le quotient familial et à rétablir les postes de policiers, gendarmes et douaniers supprimés par Hollande et Sarkozy. 1. Cantons de La Seyne, Saint-Mandrier et Six-Fours, communes de Bandol et Sanary.