Var-Matin (La Seyne / Sanary)

À l’occasion du 70e anniversai­re du Festival, nous revenons chaque jour sur les moments clés de son histoire. Aujourd’hui, retour sur les moments où la politique s’est immiscée dans la vie du Festival.

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par SACHA MONTAGUT

1946 : ENFIN, LE FESTIVAL COMMENCE Cette année 1946 voit le grand retour du Festival de Cannes après l’édition inaugurale avortée de 1939. C’est donc le 20 septembre 1946 que la Croisette ouvre ces portes sur le son d’une Marseillai­se entonnée par la cantatrice américaine Grace Moore. De nombreuses vedettes ont fait le déplacemen­t comme Michèle Morgan, Édith Piaf ou encore Jean Cocteau. En tout, 45 films venant de 19 pays différents seront projetés durant cette quinzaine. Mais dans un esprit de rassemblem­ent, pas moins de 11 d’entre eux seront récompensé­s par le Grand Prix du jury. Toutes les nations repartent donc avec une récompense dans leur valise. Résultat : cette première édition est un franc succès et éclipse totalement la Mostra de Venise, son principal concurrent.

1956 : FRANÇOIS MITTERRAND EN HABITUÉ Alors garde des Sceaux du gouverneme­nt de Pierre Mendès France, Francois Mitterrand décide en 1956 de s’accorder un peu de bon Ci-dessus François Mitterrand accompagné de Brigitte Bardot lors de sa venue au Festival de Cannes en 1956. (Photo collection Traverso, extraite du livre Cannes film festival aux éditions Gilletta)

temps. Et pour cause, il est invité à se rendre sur la Croisette pour déclarer ouverte la neuvième édition du Festival. « Tonton », comme on l’a surnommé quelques années plus tard, est tout sauf un touriste. Il était déjà venu en 1949 pour inaugurer le tout nouveau Palais des festivals. Pour ce second passage cannois, le futur président de la République

semble apprécier son comité d’accueil composé entre autre de Kim Novak, Brigitte Bardot et Ginger Rogers.

1968 : LES DÉBOIRES DE LA 21e ÉDITION Le 10 mai 1968, les stars débarquent sur la Croisette. Tout semble réuni pour que cette nouvelle édition se déroule sous les signes du glamour, des paillettes, et des flashs des photograph­es. Mais le 18 mai, tout bascule. Alors que les grèves et manifestat­ions organisées à Paris depuis le début du mois se font de plus en plus âpres et violentes, un groupe de réalisateu­rs mené par François Truffaut décide d’organiser une réunion pour demander la clôture du Festival en solidarité aux étudiants dans la rue. Sans succès. Le soir même, des contestata­ires parmi lesquels François Truffaut, Jean-Luc Godard et Claude Berri, décident d’interrompr­e la projection de Peppermint frappé pour faire entendre leur voix. Après moult péripéties, Robert Favre Le Bret, délégué général du Festival, décide le jour suivant d’annuler cette 21e édition. Seulement huit des trentesept longs-métrages en compétitio­n auront été projetés.

1997 : JACQUES CHIRAC ET L’AVENTURE CANNOISE À l’occasion du 50e anniversai­re du Festival, Jacques Chirac décide de marquer le coup. Il devient ainsi le premier président de la République en activité à se rendre sur la Croisette. Malgré les recommanda­tions de ses conseiller­s qui jugent l’événement beaucoup trop glamour pour son image. Mais pas de montée des marches, juste un déjeuner avec les membres du jury et les Palmes d’or invitées et puis s’en va.

1959-2017 : LES MINISTRES DE LA CULTURE MONTENT LES MARCHES Françoise Nyssen, la toute nouvelle ministre de la Culture, n’a pas dérogé à la règle hier soir. D’André Malraux en passant par Maurice Druon, Jack Lang jusqu’à Aurélie Filippetti, les ministres de la Culture en activité ne se font pas prier pour aller représente­r le gouverneme­nt français en activité sur le tapis rouge. Plus que pour se montrer, ce déplacemen­t ministérie­l est en quelque sorte le symbole de la culture et de la politique avançant main dans la main. Pour le meilleur et pour le pire.

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