Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Valérie Gomez-Bassac (Rem) : « Convaincre et contrer le FN »

Qualifiée en tête du premier tour avec 34,21 %, la candidate République en marche entend gagner en mettant en avant le projet présidenti­el et la défense des valeurs républicai­nes

- PROPOS RECUEILLIS PAR GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com

Mercredi, à Brignoles. Valérie Gomez-Bassac se présente en compagnie de l’une de ses anciennes élèves de la faculté de droit, entre deux visites de terrain, sur les marchés et devant les électeurs. Un peu plus tard, vers 19 heures, elle prendra la parole à Rocbaron, « Là où le FN a fait de très gros scores ». Manifestem­ent déterminée, il lui reste trois jours pour convaincre qu’En Marche propose de meilleures solutions aux inquiétude­s des électeurs frontistes.

Vous êtes arrivée largement en tête du premier tour. C’est une surprise ?

Pas complèteme­nt. Je bénéficie de l’élan présidenti­el, mais les gens que je rencontre témoignent de leur envie de voir élu quelqu’un de nouveau... Il y a un dégoût des partis existants. Je reste pourtant très humble par rapport à ce résultat : le nombre de voix d’écart n’est pas si grand (  voix à Rem, contre   au FN, Ndlr).

Vous faites campagne depuis un mois, une nouveauté pour vous. Quelle expérience en tirez-vous ?

Je ne dors plus beaucoup, mais ça me plaît. J’aime rencontrer des gens, leur parler, même si j’ai manqué de temps. J’aimais déjà beaucoup le littoral, mais j’ai parcouru l’intérieur des terres et ses habitants, notamment guidée par mon suppléant, Philippe Brel, directeur général de la cave Estandon. Maintenant, je me sens vraiment bien partout.

Quelle est votre stratégie pour remporter le second tour ?

La campagne est courte. Il ne reste que trois jours. Je suis déterminée et toujours aussi bien soutenue par mes équipes militantes. On poursuit une campagne bienveilla­nte. On se fait connaître, car on a parfois besoin de rassurer, de dire qu’élus ou pas, on sera toujours là pour les gens.

Plus de la moitié des électeurs ne sont pas allés voter au premier tour. Le candidat FN compte beaucoup sur cette réserve de voix pour l’emporter et appelle les électeurs LR à reporter leurs voix sur lui...

J’ai confiance dans la sagesse des électeurs, abstention­nistes ou non, pour se mobiliser et appuyer un vote républicai­n.

Justement, vous animez, ce soir (hier, Ndlr), une réunion à Rocbaron, où le FN est arrivé en tête au premier tour ( voix contre  à Rem)...

Oui, mais ce n’est pas que symbolique. Il faut aller là où on peut montrer aux électeurs que les réponses d’En marche aux inquiétude­s sur la sécurité, l’emploi ou les difficulté­s sociales sont réellement meilleures que celles du FN.

Peu d’électeurs « convaincus » se rendent aux réunions des autres partis. C’est utile ?

On veut être là pour tout le monde. La porte est ouverte.

Certains pensent que la majorité qui sera obtenue par Macron est trop importante, qu’il faut porter aux urnes des candidats d’opposition...

Les seules personnes que j’ai entendues dire ça sont issues du monde politique... De toute manière, la majorité Rem qui se profile est pour moitié composée d’individus comme moi, qui ont adhéré à un programme, mais qui restent libres de leur vote. La légitimité de cette majorité tient à la volonté d’investisse­ment réelle de ses membres et au travail qu’ils accompliro­nt au sein des commission­s.

Pas de logique de parti ?

Non. Le message est clair : le projet d’En marche est celui d’une politique de bon sens. La politique n’est pas un métier, c’est un passage. C’est une chance.

Si vous étiez élue dimanche, quels seraient les domaines de travail qui vous intéresser­aient ?

La formation des jeunes, l’environnem­ent et l’Europe. Cette dernière est capable de motiver un développem­ent économique, d’élargir les possibilit­és de formation, d’emploi, donc de croissance. Il faut l’expliquer, le prouver. Ça me plairait.

Le mot de la fin ?

On est dans un moment historique, il faut aller jusqu’au bout, parce que le projet présidenti­el est un véritable espoir pour la France. Personnell­ement, je suis engagée dans un double combat : fédérer les volontés sur le programme d’Emmanuel Macron, mais aussi vaincre le Front national.

 ?? (Photo H. D. S.) ?? L’avocate toulonnais­e, enseignant­e à la faculté de droit de Toulon, s’est investie en politique il y a à peine trois mois. Elle est parvenue à se faire connaître et à convaincre une majorité.
(Photo H. D. S.) L’avocate toulonnais­e, enseignant­e à la faculté de droit de Toulon, s’est investie en politique il y a à peine trois mois. Elle est parvenue à se faire connaître et à convaincre une majorité.

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