Jérôme Rivière (FN) : « Se mobiliser face à Macron »
Arrivé en seconde position avec 25,77 % des voix, le candidat frontiste estime la victoire possible, à condition que les abstentionnistes reviennent aux urnes et que les électeurs de droite s’unissent
Mardi, 13 h 30, place Carami à Brignoles. C’est entouré de deux de ses militants que l’on retrouve Jérôme Rivière, attablé à la terrasse d’un restaurant. Ils reviennent d’une opération de tractage sur le marché de Garéoult. Dans quelques heures, ils partiront à la rencontre d’une entreprise locale. Le programme se poursuit ainsi jusqu’à vendredi soir. Impressions de campagne, à cinq jours du second tour.
Vous avez été devancé par la candidate « En Marche » de plus de points au premier tour, alors que vous vous attendiez à être largement en tête, au regard des résultats des dernières élections. C’est une déception ?
Un peu. Plus de la moitié des électeurs qui ont voté Marine Le Pen à la présidentielle ne se sont pas déplacés. Nous devons convaincre les abstentionnistes qu’ils doivent se remobiliser, particulièrement à Brignoles, Saint-Maximin et Cuers.
Comment expliquez-vous cette démobilisation ?
Beaucoup ont été déçus de la prestation de Marine Le Pen. Ils ont cru que, cette fois, le FN pouvait accéder au pouvoir et, voyant la victoire de Macron, se sont détournés du débat politique, dégoûtés. D’autres ont pensé qu’on aurait une belle avance au premier tour des législatives et ne se sont pas déplacés.
Qu’avez-vous à leur dire pour les motiver à se rendre aux urnes dimanche ?
La même chose qu’aux électeurs de Marc Lauriol (LR). Je prône l’union des droites depuis . J’étais alors député UMP dans les Alpes-Maritimes. Si vous avez voté contre Macron à la présidentielle ou au premier tour de la législative, vous devez voter pour moi dimanche. C’est notre seule chance de créer une vraie opposition à la gauche de Macron.
La « gauche » de Macron compte des membres issus de la droite... Ça peut susciter un report des voix LR, non ?
Mais le projet présidentiel ne répond en rien aux problèmes d’immigration, d’islamisation et de protection des équipements et services publics... Il faut former une opposition forte, sinon, les mécontents, qui ne seront pas représentés, se tourneront vers d’autres moyens de lutte, dans la rue, par exemple. Ce n’est pas souhaitable.
Comment analysez-vous le score de Valérie Gomez-Bassac ?
Au premier tour de dimanche dernier, les électeurs ont voté pour la candidate En Marche parce que c’était dans l’air du temps, sans se soucier de la personnalité du candidat ou de sa capacité à les représenter.
La candidate Rem semble professionnellement qualifiée pour comprendre les enjeux du territoire...
Ce que je vois, c’est qu’elle a joué ODC Live Locations : Fnac, Carrefour, Magasins U, geant, www.fnac.com et points de vente habituels www.lunallena-festival.com au loto et qu’elle a gagné. Elle a envoyé un dossier de candidature par internet et a été retenue. Elle n’a pas d’expérience politique, ne sait rien du travail de député. Rien ne dit qu’elle saura l’assumer.
C’est-à-dire ?
Un député est là pour contrôler le gouvernement, pour être le lobbyiste en chef de sa circonscription. Il reçoit de l’argent public et doit, logiquement, rendre des comptes sur son activité. La politique, ce n’est peut-être pas un métier à part entière, mais c’est très sérieux.
Valérie Gomez-Bassac et vous partagez le fait que vous affirmez tous deux ne pas avoir besoin d’un mandat politique pour vivre...
Elle a ses activités. Je dirige mon entreprise depuis . Mon investissement politique est avant tout militant. Je ne suis pas un opportuniste, comme certains candidats En marche !
C’est le cas de Valérie Gomez-Bassac selon vous ?
Je ne pense pas. Ce que je crains, c’est qu’une majorité composée à la fois d’anciens LR, d’anciens PS et de personnes issues de la société civile, ne parvienne pas à rester soudée. Ajoutez à cela le fait que la moitié des électeurs n’ont pas l’impression d’être représentés, vous obtenez une situation dangereuse, qui abîme notre démocratie.