Cinq ans d’actions pour Bati Bati
L’association Bati Bati a tenu son assemblée générale vendredi chez l’un de ses fidèles adhérents, Paul Legouix. L’occasion d’évoquer avec son président, le docteur Aboubakar Abdoullahi, les actions à venir dans la région du Nord Cameroun dont il est originaire, et plus particulièrement au village de Tignère.
Après cinq ans d’actions, qu’a pu mettre en place Bati Bati à Tignère ?
Il y a eu la réhabilitation d’une source en . En , nous avons doté la Maison de la Femme de matériel informatique. Un terrain de sport a été construit pour le lycée (de la sixième à la terminale au Cameroun) ; il est opérationnel depuis septembre dernier. Le prêt de livres scolaires se poursuit (tontine) et se tournera bientôt, grâce au parrainage, vers les enfants les plus démunis.
Ces différents projets sontils pérennes ?
Oui. Tout fonctionne très bien. Et la population est impliquée dans chacun d’entre eux. Les projets que nous menons émanent tous de la population. Nous ne faisons que répondre à des besoins concrets et identifiés.
Quels résultats et quelles perspectives ?
La réhabilitation de la source en nous donne envie de poursuivre ce travail dans un autre quartier. La construction du terrain de sport a permis d’accueillir pour la première fois une finale régionale (volley-ball) et au lycée de monter sa propre équipe. Quant à la tontine elle permet des progrès considérables. Habituellement, le taux de redoublement moyen est de % dans chaque classe. Selon les chiffres que nous avons, en sixième, sur élèves relevant de la tontine, % sont passés en cinquième et d’entre eux ont obtenu plus de / de moyenne générale. C’est très encourageant. Le rêve serait à présent de construire une bibliothèque polyvalente dans laquelle nous stockerions les livres de la tontine et proposerions des prêts d’autres ouvrages littéraires et de multimédia. J’ai déjà tout en tête, il ne manque que les fonds.
Le contexte économique général s’améliore-t-il pour Tignère ?
Pas du tout. Il a plutôt tendance à empirer. Les cours de la viande et des productions agricoles s’effondrent. C’est triste de voir un pays s’enfoncer ainsi dans la misère. Mais c’est une réalité pour cette population du NordCameroun qui vit essentiellement de l’élevage et de l’agriculture.
Quels seront vos prochains projets ?
Avec le projet de tontine, on s’est rendu compte que certaines familles étaient dans une précarité telle qu’elles n’avaient effectivement pas trente euros à avancer pour la location des livres scolaires de leurs enfants (prix de la caution). Aussi, nous lançons cette année une action de parrainage. Déjà une trentaine de familles ont été identifiées. Ce parrainage s’adresse aux familles mono-parentales ; pour les enfants vivant avec une mère célibataire ou orphelins de père.