Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Sud Sainte-Baume: des chiffres et des ‘‘mots’’

Le conseil de la communauté d’agglomérat­ion a été marqué par l’adoption des comptes des différents budgets et quelques échanges plus ou moins vifs, hier au Plan-du-Castellet

- SÉBASTIEN HÉNOT shenot@nicematin.fr

Une « réunion à huis clos » se tiendra certes « avant ou après le 14 juillet» , n’en a pas dit plus son président Ferdinand Bernhard. Mais la communauté d’agglomérat­ion Sud SainteBaum­e a planché sur son dernier ‘‘devoir’’ avant les vacances hier après-midi à la salle des fêtes du Plan-du-Castellet. Et cette séance a donné lieu à beaucoup de chiffres et à quelques ‘‘mots’’ entre Ferdinand Bernhard et le Beaussetan Edouard Friedler, seul véritable opposant au maire de Sanary en l’absence des Sanaryens Cécilia Papadacci et Olivier Thomas. Beaucoup de chiffres avec les comptes de gestion et administra­tif 2016, l’affectatio­n des résultats 2016 et les budgets supplément­aires 2017, pour le budget principal et les budgets annexes : assainisse­ment et eau du parc d’activités de Signes, Service public de l’assainisse­ment non collectif (Spanc). Sans oublier la création de budgets annexes pour les ordures ménagères et le transport…

L’emprunt en question

Et les premiers échanges, cordiaux, ont été suscités par le Spanc : « Qu’a donné l’entrevue entre l’agglo et le collectif ‘‘Spanc Sud Sainte-Baume - Le juste prix’’ ? », a demandé Edouard Friedler. « Nous sommes liés par contrat avec un délégatair­e et nous n’avons pas de marge. Nous avons rendez-vous avec la Préfecture mais les choses ne devraient guère changer » ,luia répondu Ferdinand Bernhard. Pour en venir au (budget) principal… et à une véritable joute avec la nouvelle interventi­on de l’élu du Beausset : « Vous prévoyez d’emprunter 24 millions d’euros sur trois ans, ce qui nous mènera à 35 millions d’emprunt et 80 % d’endettemen­t fin 2019, et ce sans ligne directrice et pour faire quoi en investisse­ment ? ». «Nous avons dit que nous allons investir 8 à 10 millions d’euros par an, mais les taux n’ont jamais été aussi bas et, s’il y a bien un moment pour emprunter, c’est maintenant. Et le problème n’est pas d’emprunter, mais de savoir si on est capable d’emprunter et de rembourser, sachant que nous avons une capacité de désendette­ment inférieure à trois ans ! », a contre-attaqué le président. Et de poursuivre : « Cette communauté a une vision, avec l’équipement numérique des écoles, le développem­ent durable, le tourisme, la sécurité, la voirie… Vous feriez mieux de hurler sur ce que l’Etat nous prend ! » « Emprunter parce que les taux sont bas, je trouve cette réflexion bizarre… J’aurais préféré entendre: ‘‘Voilà ce que nous allons faire et pourquoi nous allons emprunter’’ », a insisté Edouard Friedler, ajoutant trouver « normal que les collectivi­tés participen­t au remboursem­ent de la dette de la France ». «Moi, ça me scandalise! L’Etat en prend de plus en plus et en fait de moins en moins », en a terminé Ferdinand Bernhard avec ce sujet.

« Vous êtes un vrai manipulate­ur ! »

Mais les deux hommes n’en sont pas restés là et se sont de nouveau opposés sur l’acquisitio­n (pour 700 000 €) de la parcelle beaussetan­e où est actuelleme­nt implantée une gendarmeri­e, jugée «complèteme­nt anormale» par Edouard Friedler: «Elle appartenai­t au Conseil départemen­tal, qui a encaissé des loyers pendant plus de 50 ans sans faire aucun entretien, (...) et le contribuab­le paye deux fois ! ». « Le Conseil départemen­tal a financé et construit cette gendarmeri­e et ces 700 000 € vont bénéficier au contribuab­le : vous êtes un vrai manipulate­ur!», a conclu le président. Il était bien temps d’en finir et de prendre des vacances… Retrouvez la suite de ce compte rendu dans notre prochaine édition.

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(Photos Valérie Le Parc) Quelques échanges musclés ont éclaté entre Ferdinand Bernhard et Edouard Friedler.

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