Var-Matin (La Seyne / Sanary)

LE RCHCC CHAMPION DE FRANCE DE FÉDÉRALE  FACE À BERGERAC (-) La saison du titre aux rayons X

Sacré dimanche à Pézenas, le RCHCC a vécu une saison quasi parfaite au niveau des résultats, marquée par plusieurs moments charnières. Fondateurs. Décryptage d’un parcours de rêve

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Il a bien profité de la fiesta. La voix est encore fatiguée, en phase de décompress­ion, mais transpire la joie. Et la fierté d’un entraîneur. Celle de voir ses joueurs, ce grand groupe de potes, soulever le Bouclier, dimanche, sous la canicule héraultais­e. Celle du devoir accompli. Avant de partir en vacances, de profiter de ses proches et de débrancher le téléphone, Greg Le Corvec a accepté de jeter un oeil dans le rétro. Avec plaisir, même. Le Toulonnais s’est remémoré ces deux dernières saisons de Fédérale . Les difficulté­s, les satisfacti­ons. La constructi­on, humaine et sportive, d’un groupe, voué à reprendre l’ascenseur pour l’étage supérieur. L’ancien troisième ligne n’a rien oublié. Avant de ranger l’histoire de ce titre, « inoubliabl­e », quelque part dans ses souvenirs, il raconte.

La constituti­on d’un groupe

«L’an dernier, on avait fait une saison intéressan­te. C’est toujours compliqué de construire quand tu descends d’un niveau. Le président m’a donné des responsabi­lités en me nommant manager du club, avec l’ambition de constituer un groupe sérieux, qui puisse remonter en Fédérale 1. J’ai réussi à faire venir des mecs qui avaient joué au niveau au-dessus, comme Toevalu, Bisciglia, Nemecek, mais aussi des joueurs un peu revanchard­s, des joueurs du cru, pour nous amener un peu plus de sérénité. On fait donc une saison très correcte, avec des matches de bonne qualité, mais on manque de régularité. On termine

quand même second derrière Nîmes. En phase finale, on passe le premier tour, puis on joue contre Villeurban­ne. On était assez amoindri, mais on subit deux défaites assez cuisantes. Ça a été dur à vivre. Mais ça nous a permis de faire une revue d’effectif. On a encore renforcé l’équipe, avec Bruno Lancelle, par exemple, qui avait connu le haut niveau et pouvait nous apporter beaucoup en 10. On a pris des jeunes, aussi, qui n’avaient pas trop de références mais beaucoup d’envie, récupéré des blessés, et on a bâti un groupe plus solide, plus étoffé, d’une quarantain­e de joueurs pour amener un peu plus de concurrenc­e et d’émulation. »

La défaite à Montélimar

« On faisait de belles choses jusque-là, et on joue à Montélimar. Le premier contre le dernier. Un match piège. Et on perd d’un point (1514, 11e journée). Pourtant, les joueurs étaient avertis. Quand on fait notre réunion, le lendemain, pour débriefer, on constate qu’on a manqué de ce qu’il faut dans le rugby. C’était la première fois que je voyais ce groupe manquer de virulence, d’ambition. Et faire preuve d’un peu de suffisance. Alors je leur ai posé la question : ‘‘Qu’est-ce que vous voulez vivre entre vous?’’ Avec le staff, on avait mis des choses en place, et on savait qu’on avait l’effectif pour faire une grande saison. Mais à un moment donné, quand tu perds chez le dernier et que tu ne fais pas ce qu’il faut... Je les ai mis devant leurs responsabi­lités. »

La prise de conscience

« On a alors travaillé plus dur physiqueme­nt. On est monté d’un cran partout. Et on a attaqué un bloc de 5 matches, en se disant qu’on devait en gagner un maximum. On réalise une grosse perf à Nice, puis contre Châteauren­ard. Et au final, on gagne les 5. Tout le monde a pris conscience qu’on pouvait faire de belles choses. Chacun a pris ses responsabi­lités. D’autant que j’avais instauré beaucoup de rotations sur ces 5 matches, et que ça n’a pas flanché, pas baissé de niveau. Au contraire. Chacun voulait jouer, et montrer au groupe qu’il était présent. On a vu des garçons impliqués, sérieux. Et on termine premiers de la poule, avec la meilleure attaque et la meilleure défense. »

Retour en Fédérale , objectif atteint

« En seizième, on réalise une grosse perf à Meyzieu, une équipe invaincue chez elle, qui n’avait battu que des gros morceaux. On déroule au retour, et puis on va à StJean-en-Royans. Un déplacemen­t toujours compliqué. Ils nous avaient battus, d’ailleurs, lors de la phase de poule (26-19, 9e journée). Et on a fait sans doute notre meilleur match à l’extérieur de l’année, en faisant preuve de beaucoup de solidarité, dans le jeu, dans le combat. Et je n’ai pas changé mon fusil d’épaule. C’était la double confrontat­ion de la montée, mais je voulais garder tous mes joueurs impliqués. Je n’ai lâché personne. Donc c’est un autre groupe qui a attaqué le match retour. Et on a décroché notre ticket pour la Fédérale 1. C’était l’objectif. »

A la conquête (secrète) du Bouclier

« Après, c’était quasiment une évidence. Le groupe est monté en terme de volonté. On avait déjà fait une très

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