Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Logement social : les efforts de la Ville insuffisan­ts

L’État a demandé la mise en carence de la commune sur le dossier des HLM. Avec la métropole et les rythmes scolaires, cette décision inattendue a animé le conseil municipal d’hier

- MA.D. mdalaine@nicematin.fr

Les retrouvail­les entre les deux grands perdants des élections législativ­es dans la septième circonscri­ption - le maire et député sortant Jean-Sébastien Vialatte au premier tour ; l’opposant Front national Frédéric Boccaletti au second étaient attendues. Mais d’échanges savoureux sur le sujet entre les deux ennemis jurés de la politique six-fournaise il n’y a pas eu, hier, au conseil municipal. Il faut dire qu’avec 67 points à l’ordre du jour, il y avait largement de quoi débattre de l’avenir de la commune. Si le vote des comptes de gestion et administra­tif 2016 a provoqué une longue discussion (assez stérile) entre Erik Tamburi et Jean-Sébastien Vialatte sur la pertinence ou non d’avoir un excédent budgétaire élevé, trois autres points ont notamment animé la séance.

Les rythmes scolaires : pas de décision arrêtée

Le décret autorisant le retour à la semaine de 4 jours d’école étant paru hier au Journal officiel, la commune avait la possibilit­é de d’ores et déjà se positionne­r. Pour l’instant, elle préfère cependant temporiser. Alors qu’une délibérati­on sur de nouvelles activités périscolai­res était à l’ordre du jour, le maire a ainsi choisi de la retirer. « Je ne pense pas qu’on reviendra à la semaine des 4 jours à la rentrée prochaine, c’est trop compliqué et puis ça obligerait les familles à se réorganise­r de nouveau », a expliqué Jean-Sébastien Vialatte. Mais à terme, en 2018, j’y suis favorable, oui. C’est de toute façon une décision qu’on prendra après une consultati­on de tous les parents. » Qui reste à faire, donc.

Logements sociaux : la commune en carence

C’est le mini coup de théâtre de la réunion d’hier. En retirant trois délibérati­ons à l’ordre du jour qui portaient sur des aides diverses de la commune à la constructi­on des logements sociaux, le maire a voulu envoyer un message fort: dans l’immédiat, la Ville ne compte plus faire aucun effort en matière d’édificatio­n de HLM. La raison de ce coup de sang ? Le préfet a écrit cette semaine à Jean-Sébastien Vialatte pour lui signifier qu’il était favorable à la mise en carence de la Ville. Autrement dit, l’État estime que Six-Fours n’a pas respecté ses engagement­s en la matière et n’en fait pas assez. « Les bras m’en sont tombés. Car il faut dire que nous avons au contraire produit des efforts considérab­les, a protesté l’édile. Nous avons construit 450 logements en trois ans. Nous sommes certes à 7% de logements sociaux (la loi en exige 25%, ndlr) mais nous partions de très loin. » Une fois n’est pas coutume, Frédéric Boccaletti et Erik Tamburi se sont montrés solidaires de la majorité municipale. Le premier imaginant « un référendum pour demander l’avis la population », tandis que l’autre évoquait une « décision délirante ». L’état de carence, s’il venait à être entériné, entraînera­it la mise en place d’une amende majorée pour la Ville, mais aussi le risque que le préfet puisse user du droit de préemption et prendre la main sur les permis de construire. A noter que le maire a présenté une décision modificati­ve du PLU en fin de séance qui supprime certaines facilités pour ériger des habitation­s à loyer modéré. « Désormais, on ne fera plus rien et on paiera, a encore insisté un Jean-Sébastien Vialatte très en colère en fin de conseil. Que l’État se débrouille s’il estime qu’il peut faire mieux que nous ! »

La transforma­tion de TPM en métropole

Invités à se prononcer formelleme­nt sur le passage de la communauté d’agglomérat­ion en métropole à compter du 1er janvier 2018, avec son lot plus ou moins connu de transferts de compétence­s, les élus six-fournais ont au préalable dû composer avec un débat brûlant sur la question. En cause d’abord, pour Erik Tamburi et Frédéric Boccaletti, vent debout depuis longtemps contre cette décision, le scepticism­e réitéré à de nombreuses reprises du maire de Six-Fours, lequel s’est pourtant rangé derrière la volonté d’Hubert Falco en bureau communauta­ire et appelle aujourd’hui sa majorité à voter pour. Le plus virulent sur le sujet fut sans doute Erik Tamburi, invitant en premier lieu le maire à «quitter TPM pour adhérer à Sud Sainte-Baume», considéran­t ensuite qu’il était en train de devenir « un adjoint de quartier de Monsieur Falco », fustigeant enfin « le gigantisme de l’aire toulonnais­e »,« les services de TPM absolument incompéten­ts »et« un quarteron d’élus de l’agglo qui se gave sur les indemnités et les marchés publics ». Jean-Sébastien Vialatte criant à la diffamatio­n et menaçant d’appeler la police si son opposant ne cessait pas, a fini par se justifier : « La métropole se fera, que vous le vouliez ou non. C’est la loi et la majorité à TPM est déjà acquise.» Les voix six-fournaises sont venues s’y ajouter.

 ??  ??
 ?? (Photo Dominique Leriche) ?? Parfois très animée, la réunion d’hier a été marquée par l’annonce faite par Jean-Sébastien Vialatte que le préfet souhaitait la mise en carence de la ville sur le dossier du logement social.
(Photo Dominique Leriche) Parfois très animée, la réunion d’hier a été marquée par l’annonce faite par Jean-Sébastien Vialatte que le préfet souhaitait la mise en carence de la ville sur le dossier du logement social.

Newspapers in French

Newspapers from France