Au Faron, la fauverie
La famille Jacquet-De Souza, propriétaire du parc animalier, étudie un aménagement des cages, dortoirs et équipements. Objectif : doubler les capacités d’hébergement des animaux 50 000
Horrible. » En un mot, la fauverie de Toulon obtient tout juste la moyenne (deux étoiles et demie sur cinq) de TripAdvisor, le grand « jury » du tourisme sur Internet. Et, ailleurs, les témoignages gratifiants se font rares. La vétusté trouble bien les allées dégagées aux herbes brûlées. Le centre de reproduction féline du mont Faron, créé en 1968, cristallise en un regard les critiques sur l’hébergement animal. Il suffit de contempler l’étroitesse de sa trentaine de cages et dortoirs de 12 m2 où tigres, panthère des neiges, lynx, puma, jaguar et lions vivent sur deux hectares cerclés par un double rideau de fer. D’ailleurs, les visiteurs boudent. À peine cinquante mille, selon la direction, poussent le portail jaune d’enceinte chaque année. Soit une moyenne de cent soixante-sept visiteurs par jour, sur environ trois cents jours d’ouvertures annuelles, peu envieuse.
« Prendre le bon virage »
Mais ce jour-là, les Jacquet-De Souza veulent montrer patte blanche. Les créateurs et propriétaires du parc clament une annonce. Une renaissance, envisagée au fil de l’eau. Un plan d’architecte de dix-sept enclos neufs, grillagés ou vitrés, « contenant un couple d’espèce féline, ainsi qu’une nouvelle ferme pédagogique », est tracé sur une carte. « Des suricates, chat viverrin, des jaguars, des chèvres naines, on pense héberger toutes ces espèces qui plaisent, surtout aux enfants… », énumère le fils, Didier, futur gérant, sur un ton volontaire. Un renforcement des équipements (réseaux, etc.) est aussi à l’étude. L’objectif est de doubler la capacité moyenne des logis où végète un trésor vivant : une cinquantaine d’animaux menacés d’extinction voué à se réduire. « C’est beaucoup trop pour nos murs, nous ne disposons que deux hectares dans une zone hyperclassée, tranchent désormais les responsables. Mais notre activité est socialement utile. » Les services de l’État confirment d’ailleurs avoir rappelé récemment au parc la nécessité d’évoluer. La préfecture veille de près à « l’application d’un échéancier qui s’appuie sur la base de recommandations établies par des experts reconnus ». L’enjeu est de taille, le fleuron local fait tourner l’économie du divertissement familial. «J’y suis attaché mais il faut savoir prendre le bon virage, avertit l’adjoint Jérôme Navarro, président de la Redif (1), le bailleur principal. La communauté d’agglomération et la ville font le maximum pour le Faron. La régie, entièrement dépendante de la ville, aussi : elle a rénové récemment le téléphérique et les gares. La fauverie est une bonne attraction pour nous, le billet se vend bien. Nous sommes soucieux de son avenir. » Ouverts toute l’année, les Jacquet sont pourtant dos au mur. Sans garantie, ni finances nécessaires (lire ci-contre). Coup de neuf ou de bluff ? «C’est le zoo des Toulonnais, lance le père, Jim, au bout du rouleau. Moi, je peux le laisser derrière moi, ma carrière est faite. Mais mon fils est né avec les animaux, je sais qu’il ira jusqu’au bout. S’il le faut, il tombera avec… » 1. Régie d’exploitation et de développement des installations touristiques du mont Faron. Zoo fauverie du mont Faron, 7 576 route du Faron. Ouvert tous les jours, dès 10 heures. Jusqu’à 17 heures en hiver, 18h30 en été. Fermeture exceptionnelle aux jours d’intempéries. Rens. : 04.94.88.09.03. C’est le nombre moyen de visiteurs, chaque année, du centre de reproduction du Faron. En comparaison, le téléphérique transporte quelque passagers par an.