La «bande à Belmondo» aux côtés des plagistes à Juan-les-Pins
Jean-Paul plagistes Belmondofinissent sur ne le veut sable. pas que Installéles hier avec après-midison habituelleà la plage bande Moorea de de copains,Juan-lesPins, l’as des as ne mâche pas ses mots: « Pourquoi voulez-vous détruire tout ça ? C’est idiot ! Ça fait des années que je viens ici. S’il n’y a plus rien, je ne reviendrai plus… et je ne serai pas le seul. »
L’éternel Magnifique du cinéma a appris, par une confidence de son ami cannois Jeff Domenech, que sa «cantine juanaise» devait remballer définitivement ses matelas le 15 septembre. «J’ai été indigné, articule la star, casquette à l’envers et regard émeraude. Je viens ici depuis 1952 – eh oui, je suis un vieux monsieur. J’ai toujours été bien accueilli. Je ne comprends pas pourquoi on veut balayer tout ça. À cause d’un décret stupide (1)? Eh bien, il faut le déchirer et en faire un autre. » « Je viens avec des mitraillettes et je tire ! » En retrait de quelques pas, Fred Djian cache difficilement son émotion. Cette plage, c’est son père Dédé qui l’a fondée – en 1950 (2).
«Je suis né dans le sable, sourit le grand
gaillard aux cheveux longs. Ici, j’ai vu passer toutes les vedettes de ces cinquante dernières années. Bono vient régulièrement, comme Brad Pitt et Angelina Jolie, ou Jean-Paul qui fait partie de la famille. Je n’aurais jamais osé l’ennuyer avec cette histoire. Mais dès qu’il a su, il a voulu nous aider. » Autour de Bébel, les « fidèles » se serrent les coudes. L’inoxydable Charles Gérard, toujours
combatif à 90 ans, propose de faire « une pétition pour sauver toutes les plages de la Côte. À quoi ça rime de raser un lieu aussi prestigieux, aussi beau ? » L’ancien cascadeur niçois Pierre Rosso suggère une méthode plus radicale: «S’ils essaient de démolir, je viens avec des mitraillettes et je tire! M’en fiche si je me prends une bastos… »
Antoine Duléry, caché derrière ses lunettes de soleil, s’exprime avec la voix de Nicolas Sarkozy : « Moi, je suis pour la fermeture… » Éclats de rire. Le comédien reprend: «Sérieusement, c’est un lieu mythique ! C’est un endroit simple, tranquille, pas ostentatoire pour deux sous, vrai comme la vie, vrai comme
Fred [Djian]. Il faut absolument le préserver. » Le patron de la plage Moorea écoute en hochant la tête. Y croit-il encore ? Lors de la seconde Convention nationale des plagistes, organisée en mai à Juan-les-Pins, les professionnels ont réaffirmé leur refus de ce «diktat» et leur volonté d’interpeller «trèsvite» le nouveau gouvernement. « On verra bien, esquivet-il en haussant les épaules. Ce qui est sûr, c’est que je ne fermerai pas le 15 septembre. J’ai des réservations jusqu’au 28 ! Et je ne démolirai pas l’oeuvre de mon père. Si on me chasse, je quitterai définitivement Juan-les-Pins et le pays.»
1. Le décret Plage de 2006 bouleverse les concessions qui ne peuvent plus excéder douze ans – contre trente auparavant. La surface d’exploitation est également rabaissée à 30 à 20 % sur les plages naturelles et de 70 à 50 % sur les plages artificielles. Ce décret concerne également, au premier chef, les plages de Ramatuelle.