Var-Matin (La Seyne / Sanary)

‘‘ J’ai très envie d’apporter à cette équipe”

- Textes : Fanny ROCA Photo : Patrick Blanchard

Il n’est pas le plus connu des petits nouveaux du RCT, qui se sont retrouvés avec les jeunes, lundi dernier, pour une reprise anticipée. Peu importe. Du haut de sa grande carcasse, Jean Monribot se trimballe au centre d’entraîneme­nt de Berg avec un large sourire. Franc. « Bon, on a attaqué très fort la préparatio­n physique avec Thibault (Giroud, le nouveau préparateu­r physique), glisse-t-il, alors ça pique un peu, d’autant qu’il fait très très chaud. Mais on retrouve le ballon, il fait beau... Ce n’est que du plaisir pour l’instant. » Le placide troisième ligne a aussi trouvé une petite maison sur les hauteurs de Hyères, où il s’est installé avec sa compagne et son bébé de quatre mois. Au calme. Histoire de recréer ce petit cocon dont il a tant besoin. « Je suis vraiment quelqu’un de très famille ,témoigne-t-il. Çaa toujours été important pour moi de rester proche de mon pays, de ma région. Là je m’isole un peu, mais avec ma petite famille avec moi, quand même. » Son pays, sa région. Lalinde, en Dordogne. Jusque-là, le jeune homme ne s’en était jamais trop éloigné. Passant d’abord douze ans à Agen, puis quatre un peu plus au sud, à Bayonne. Quitte à refuser quelques offres plus huppées. « J’ai parfois été contacté par des clubs qui évoluaient à un meilleur niveau, confirme-t-il. Mais je ne le regrette pas du tout, même si ça a pu être dur psychologi­quement parce qu’on se battait toujours pour le maintien. » Et puis il y a quelques mois, assez tôt dans la saison, Jean Monribot reçoit un appel de Toulon. L’autre sud. « Partir si loin de la base, c’était compliqué pour moi, reprend-il. Peut-être que je n’étais pas prêt avant. Mais j’ai fait un bon bout de chemin, maintenant. Et je crois que c’était le bon moment. » En octobre, le garçon aura 30 ans. L’âge de la maturité. «Je prends un peu plus de recul sur les choses. Je sais ce que je vaux, j’ai envie d’apprendre énormément, de voir une autre façon de travailler. Pour moi, tout ça est enrichissa­nt. Je suis ravi de me lancer dans cette aventure. J’ai saisi cette opportunit­é, c’est une chance pour moi. J’arrive par la petite porte, je ne suis pas internatio­nal, comparé à 80 % de l’effectif. Mais je me suis fixé des objectifs. Et j’ai vraiment faim. » Il a retrouvé, aussi, la pleine possession de ses moyens, psychologi­ques et physiques, après une mise au repos forcé que réclamait son corps. « J’avais fait deux commotions l’an dernier, raconte-t-il. Depuis 18 ans, je suis sur le circuit profession­nel, j’évolue à un poste où on s’engage énormément, et j’ai pris pas mal de ‘‘pèt’s’’. Très vite, on a été en dernière position, avec Bayonne, et on a donc décidé de me mettre trois mois à l’arrêt complet, pour que je récupère comme il faut. » Jamais, de toute sa carrière, Jean Monribot n’avait eu autant de repos. « Mais je pense que c’était une bonne décision. Parce qu’aujourd’hui, tout ça, c’est du passé. Je suis tout neuf. » Prêt à affronter l’énorme concurrenc­e interne en troisième ligne ? « Ça va me tirer vers le haut , assure-t-il. qui devrait inhiber le Périgourdi­n... «Il me tarde de connaître ce stade ! lâche-t-il dans un grand sourire. Je pense que Bayonne et Toulon sont deux clubs qui se ressemblen­t au niveau de la ferveur. Quand je suis parti d’Agen, il me tardait de connaître Jean-Dauger. La peña. Là, j’ai hâte de vivre l’arrivée des joueurs, le Pilou-Pilou... Toute cette ambiance et cette proximité qu’il y a entre les gens et les joueurs. Je trouve ça génial de partager cette passion. » Avant d’aller retrouver sa petite famille, à Hyères, dans son nouveau chez lui. Au calme le plus complet.

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