Eric Ciotti: «Nos électeurs ne supportent plus la confusion»
Ce soir, se tiendra à Paris un bureau politique des Républicains (LR) promis à être houleux. Il sera appelé à trancher entre les différentes sensibilités qui s’affrontent désormais ouvertement au sein du parti et pourrait sceller l’exclusion de quelques figures constructives qui ont décidé de rejoindre ou soutenir Emmanuel Macron. Le député niçois Eric Ciotti se pose en partisan d’une ligne dure et clairement identifiable.
Qu’attendez-vous de ce bureau politique ?
J’en attends un moment de clarification. Notre défaite aux législatives a été amplifiée par le fait que certains élus LR ont choisi de soutenir En marche ! plutôt que Les Républicains. Cette attitude déloyale, qui pour moi porte le nom de trahison, n’avait qu’un objectif, obtenir des postes et des places, au détriment de convictions. Aujourd’hui, ces personnes ne peuvent plus faire partie de notre famille politique. J’espère que la dignité les conduira à effectuer un choix clair. On ne peut pas être en même temps En marche ! et LR.
Et si ces personnes ne partent pas d’ellesmêmes, vous préconisez toujours leur exclusion ?
Je souhaite qu’elles-mêmes clarifient leur situation. On ne peut pas être membre du gouvernement ou membre d’un autre groupe parlementaire que celui des Républicains et rester en même temps adhérent LR. C’est un principe de bon sens. Nos électeurs ne supportent plus cette confusion.
Les divergences idéologiques sont-elles devenues plus fortes que les rancoeurs post-électorales ?
Pour les personnes qui se sont rapprochées de Macron, les idées sont juste des variables d’ajustement de leurs ambitions.
Les Républicains ne devraient-ils pas laisser le temps aux tensions de s’apaiser ?
Le bureau politique le dira. Les membres du gouvernement et ceux qui ont obtenu des places, ont déjà choisi. Certains, comme Bruno Le Maire, ce qui a le mérite de la clarté, disent d’ailleurs qu’ils ne sont plus aux Républicains et qu’ils sont En marche ! Le Premier ministre, lui, a présidé la convention politique d’En marche !, je ne le vois donc pas revendiquer de rester aux Républicains. D’autres entretiennent volontairement la confusion, parce qu’ils sont toujours en attente de places. Mais je vois aussi des députés UDI ayant adhéré au groupe des pseudo-constructifs qui ont envie de revenir vers nous. À ceux-là, il faut laisser un temps de réflexion.
Est-on en passe de revenir au vieux clivage UDF/RPR des années quatre-vingt ?
J’ai commencé à militer à ans en adhérant au RPR. Ce modèle a eu beaucoup d’avantages. C’est parfois dans l’histoire qu’il faut puiser les ressources pour préparer l’avenir.
PROPOS RECUEILLIS PAR THIERRY PRUDHON tprudhon@nicematin.fr
Par
CLAUDE WEILL