Le petit doigt et l’index
Il faut croire que notre juvénile Président a gardé un bien mauvais souvenir des supplices de la question auxquels il a dû se soumettre avant son élection pour ne plus réserver désormais ses réponses qu’à la représentation nationale une fois l’an quand elle tient congrès. Car le reste du temps, ne croyant plus que ce que lui dit son petit doigt, il a mis la presse à l’index. Agacement ? Colère ? Mépris ? En tout cas, le -Juillet, il s’abstiendra de sacrifier à une longue tradition consistant à passer en revue les problèmes après les troupes. Plus de contacts avec des éditorialistes qui, ensuite, prétendaient infléchir les décisions du chef de l’État ou – pire – lui avoir donné des idées. Plus de reporters désignés par leur rédaction pour suivre les voyages officiels, mais seulement des spécialistes sélectionnés par la présidence. Plus de journalistes politiques dans la cour d’honneur de l’Élysée après chaque Conseil des ministres. Plus de petites phrases. La nouvelle bonne parole ne passe plus par ceux qui, naguère, formaient le « quatrième pouvoir », mais par Twitter. Ainsi, comme le Parlement constitue une instance d’enregistrement, les médias ne sont plus qu’une chambre d’écho. Sur le déplacement de Las Vegas, motus et poche cousue. On ignorera donc si Edouard Philippe ne doit pas au favoritisme une promotion que n’a précédé aucun appel d’offre.