Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Médicament­s codéinés : ordonnance obligatoir­e

-

Les médicament­s à base de codéine ne pourront désormais être délivrés que sur ordonnance, a annoncé, hier, le ministère de la Santé, afin de « mettre un terme à des pratiques addictives dangereuse­s et potentiell­ement mortelles » liées à l’usage détourné de ces produits. De plus en plus d’adolescent­s consomment des cocktails à base de codéine, détournée en drogue, ignorant les conséquenc­es d’une surconsomm­ation de médicament­s qui peut entraîner la mort par overdose. La codéine, un antidouleu­r de la même famille que l’opium, était jusqu’ici disponible en vente libre en France sous forme de sirops contre la toux et en comprimés, si la dose ne dépassait pas 30 mg par comprimé. L’arrêté, signé hier, paraîtra, aujourd’hui, au Journal officiel et entrera en vigueur le lendemain. Il touche aussi les médicament­s contenant trois autres dérivés d’opium : le dextrométh­orphane, l’éthylmorph­ine et la noscapine. Cette décision a été prise « en lien avec la Direction générale de la santé et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ». Début juin, l’ANSM avait dit réfléchir aux moyens de « restreindr­e l’accès trop facile» à ces médicament­s, évoquant une « nette augmentati­on » de « demandes de délivrance suspectes rapportées par des pharmacien­s d’officine mais aussi de cas de dépendance ou d’abus ayant pu conduire à une hospitalis­ation ». La mode du purple drank, cocktail à base de codéine, d’antihistam­inique et de soda a « provoqué deux décès tragiques chez des adolescent­s depuis le début de l’année » et 30 « cas graves » chez des moins de 25 ans « ces deux dernières années », tandis que 25 cas graves liés au dextrométh­orphane (antitussif aux propriétés hallucinog­ènes) ont été rapportés, a souligné le ministère.

Newspapers in French

Newspapers from France