Les Maquisards risquent l’expulsion
En vert et contre tous. Droit dans ses bottes de paysan, têtu et assumé, David Ferri n’en démord pas. Malgré le référé d’expulsion (que le tribunal de Toulon examinera le 1er août) lancé contre son association par la Ville, dont il a pris acte et contre lequel il se défend, il ne partira pas. Point final. Du moins pas sans solution de “relogement” ailleurs. L’association des Maquisards de la solidarité verte, qu’il préside depuis septembre 2013, occupe depuis 6 ans et demi le terrain de Mauveou, une ancienne exploitation agricole. Elle revendique 24 adhérents.
Militants verts
«Les légumes que nous cultivons sur le site leur sont vendus à prix coûtant tous les samedis matin et huit familles cultivent ici un jardin partagé. Des lopins de 50 m2. Nous sommes d’ailleurs des précurseurs en ce domaine à La Seyne», indique-t-il. Les Maquisards, qui furent jadis récompensés d’une médaille de la Ville pour leur action et qui, « victimes de tracasseries administratives et de contrôles opérés par la police municipale », ont dû abandonner le marché paysan qu’ils organisaient chaque mardi soir. Mais, par contre, ils poursuivent leur « oeuvre sociale et de sensibilisation à la sauvegarde des espaces verts seynois ». « Dans les faits nous disposions d’une convention verbale d’occupation temporaire qui, à l’été 2014, devait se transformer en bail agricole au terme duquel nous devions disposer de 5 000 m2 de terrain, les 5000 autres m2 étant réservés à l’association Présence » , se défend David Ferri. C’est ce que nous avions convenu avec Sylvie Guerrin, à l’époque directrice de cabinet du maire Marc Vuillemot». Depuis, la construction sur 3000 m2 de la crèche Le Petit-Prince sur les hauteurs du terrain de Mauveou, en bordure du 1040 chemin de La Seyne-à-Bastian, a rendu cette opération caduque. Stérile. Comme les solutions de relocalisation sur un autre terrain agricole équivalent. «En novembre 2016, j’avais identifié un terrain idéal, classé en zone verte, appartenant à l’armée et mis en vente par l’État, à l’Eguillette, dans la zone de Tamaris… Mes propositions n’ont jamais eu de retour ». Pourtant, même «s’il ne doit pas y avoir d’amalgame , c’est l’association des Maquisards qui occupe les lieux et pas David Ferri», l’agriculteur (qui exploite par ailleurs un terrain à côté, quartier Bremond) reste viscéralement attaché à Mauveou. « C’est une exploitation familiale. En 2007, elle était en indivision. Je l’exploitais et j’ai été victime d’une expropriation morale. Je me suis battu contre ma famille et les promoteurs ! », dénonce-til, balayant l’argument financier : «Je n’ai pas été indemnisé comme on peut l’entendre, car les frais générés par l’expulsion ont été importants». Déterminé à lutter, David Ferri qui a rencontré Claude Astore, l’élu référent, «reste ouvert au dialogue» et n’est «pas opposé à la reprise de pourparlers». «Nous ne sommes pas des terroristes. On revendique le droit de cultiver la terre nourricière. Et je suis le plus raisonnable des Maquisards. Le seul qui soit encore pour l’apaisement ». L’avertissement est lancé.