Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les incendiair­es, volontaire­s ou pas, risquent la prison

On n’insiste jamais assez sur la responsabi­lité de tout individu ayant provoqué un incendie, même de façon non intentionn­elle. Les lourdes sanctions pénales et civiles rappellent que l’on ne doit pas jouer avec le feu

- ERIC GALLIANO egalliano@nicematin.fr

Àpeine 2 % des incendies ont une origine naturelle, le plus souvent due à la foudre. Mais dans l’immense majorité des cas, c’est l’homme qui met le feu… Pas forcément intentionn­ellement. A l’occasion, par exemple, d’un barbecue mal éteint, comme ce fut le cas à Carros en début de semaine dernière. Même s’il ne s’agit pas là d’un acte malveillan­t, il n’en demeure pas moins répréhensi­ble.

De  à  ans de prison pour « maladresse »

Ainsi la loi prévoit que la destructio­n involontai­re d’un bien « par l’effet d’une substance explosive ou d’un incendie » est sanctionna­ble par une peine d’un an de prison et 15 000 € d’amende. Mais la note pénale peut vite grimper. A deux ans de prison si le feu se propage à une zone boisée. Voire à cinq ans de prison si des « dommages irréversib­les à l’environnem­ent » sont occasionné­s par l’incendie, ou si une personne est blessée lors du sinistre (en cas d’incapacité de travail supérieur à huit jours). La sanction est d’autant plus lourde que l’incendiair­e, même involontai­re, s’est rendu coupable « d’un manquement délibéré à une obligation de sécurité ou de prudence ». En enfreignan­t par exemple les interdicti­ons de circuler dans les massifs forestiers en période de risque sévère ou très sévère. Le randonneur qui braverait l’arrêté préfectora­l et jetterait par négligence son mégot sur le chemin encourt alors entre 2 et 5 ans de prison. La peine peut même être portée à sept ans d’emprisonne­ment si une personne perd la vie par la maladresse de cet incendiair­e non intentionn­el.

 ans de réclusions pour les pyromanes

Restent les pyromanes, ceux qui mettent le feu volontaire­ment. Pour eux le tarif pénal minimum c’est dix ans de prison et 150 000 € d’amende. Et pour peu qu’une circonstan­ce aggravante soit retenue à leur encontre, si les Le feu de Castagnier­s aurait pour origine un barbecue mal éteint. Même si ce n’est pas intentionn­el, son utilisateu­r pourrait voir sa responsabi­lité engagée.

faits sont commis en bande organisée ou qu’une personne décède dans l’incendie, c’est la réclusion criminelle qui les attend. Potentiell­ement, jusqu’à 30 années de prison, 150 000 euros d’amende,

sans compter les colossaux dommages et intérêts qui peuvent être prononcés par la justice en réparation du préjudice subi. Cela devrait suffire à refroidir certaines velléités criminelle­s et

inciter tout le monde à plus de plus de prudence. On ne joue pas avec le feu. Et la justice est là pour le rappeler.

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(Photo Franck Fernandes)

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