Tourisme : « Que l’État remplisse sa mission », affirme le maire de Cannes
Objectif : 100 millions de touristes par an en France dès 2020. C’est l’ambition affichée par le Premier ministre Édouard Philippe, à la sortie, mercredi, d’un Conseil interministériel consacré au tourisme. Autour de la table, quatorze ministres, une quinzaine de professionnels et quelques élus dont Anne Hidalgo, maire de Paris, et David Lisnard, maire de Cannes et président du CRT 06. Ce dernier a pris la parole lors de cette séance pour faire plusieurs propositions.
Etes-vous satisfait de cette réunion ?
Oui, dans la mesure où il y a eu des avancées dans des domaines pour lesquels je plaide depuis très longtemps. Comme la délivrance des visas en heures, étendue à de nouveaux pays comme la Russie et l’Inde, stratégiques pour nous. Ou un meilleur accueil dans les aéroports avec la réduction des files d’attente au contrôle des passagers. Tout cela est indispensable mais pas suffisant.
Pour votre part que demandez-vous ?
J’ai évoqué trois points essentiels à mes yeux. Tout d’abord, j’ai demandé à l’État d’assurer sa mission régalienne de sécurité. Cela commence mal puisque pour la première fois cet été, nous n’avons pas de renforts de police extérieurs au département dans le district de police CannesGrasse-Antibes. Alors, plutôt que de faire des effets d’annonce avec l’argent qu’il n’a pas, que l’État commence par assurer ses missions de base, pour que l’espace public soit mieux protégé et mieux tenu.
Quoi d’autre ?
Ma deuxième demande est que l’État laisse plus de liberté à ceux qui font vivre le tourisme. J’ai évoqué le décret Plages, une contrainte qui n’apporte rien en matière environnementale. Mais aussi la lutte contre les distorsions de concurrence avec airbnb. Et surtout l’offre numérique. Aujourd’hui, la Cnil [commission nationale informatique et liberté, ndlr] empêche les opérateurs du tourisme de lancer des offres touristiques sous forme de push, alors que d’autres pays le font. C’est pourtant indispensable pour doper l’offre autour du patrimoine et du culturel, notamment auprès des touristes de passage.
Le dernier point ?
Je souhaite que l’État stimule la marque France par des campagnes de promotion, comme nous l’avons fait pour la Côte d’Azur. Cela peut se faire avec des financements croisés. Il faut relancer la promotion de la France à l’étranger et pour cela un plan marketing, axé à mon sens sur le patrimoine, sous l’égide du ministère de la Culture. Nous devons également travailler sur l’accueil et sur une meilleure visibilité de l’événementiel, pas assez structurée alors que nous avons inventé les plus grands événements de la planète.