Au peigne fin
Le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France était hier en visite à Bormes-les-Mimosas. Il a félicité les soldats du feu avant d’évoquer «un système en tension»
Des experts en recherche sur les causes des incendies sont chargés de détecter des indices pour appuyer les enquêtes ouvertes par la gendarmerie.
Hier, le poste de commandement de Bormisport était encore très actif. Sur place, les soldats du feu ont reçu une visite éclair d’Eric Faure, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF). L’occasion d’apporter tout son soutien à ses hommes.
Quel est l’objet de votre visite à Bormes-les-Mimosas ?
Je préside la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, tout comme l’OEuvre des pupilles orphelins. Nous représentons une énorme communauté. Près de pompiers, des volontaires, des professionnels. Il est normal que je vienne leur apporter un témoignage de sympathie, de soutien et de solidarité. De la part de l’ensemble des sapeurspompiers. Sur le terrain vous retrouvez des hommes du Var, mais aussi des renforts de nombreux départements français. C’est un feu qui a rassemblé plus de sapeurspompiers. Même si aujourd’hui, l’incendie est maîtrisé, il faut encore le surveiller. Il y a de nouveau du vent, les messages radio témoignent de fumerolles et de risques importants. La prudence est de rigueur. La bataille continue.
Au cours de cet incendie, le manque de moyens a été clairement évoqué. Qu’en pensez-vous ?
Vous savez, en ce moment, nous sommes sur un temps de
solidarité et de soutien auprès des collègues. Mais nous avons déjà indiqué, il y a quelques mois, que le système était en flux tendu. Forcément, la contrainte budgétaire, l’évolution du nombre d’interventions, de la sollicitation, met ce système en tension. Ici, tout s’est bien passé
parce qu’il y avait du monde. Nous avons pu tenir le choc. Je rappelle que la saison va encore être très longue . Pendant que nous faisons ces feux de forêts, il y a, partout en France, une opération toutes les sept secondes. Depuis quelques jours, on parle logiquement de tension optimale du système. Le
monde des sapeurs-pompiers a fait une chose extraordinaire. Faire descendre personnes de tout le pays en quelques heures pour prêter renfort. Aucun service public ne peut assurer ça en si peu de temps. Mon intérêt, comme celui de la Fédération, c’est de continuer. Mais pour ça, il faut des moyens. Il faut rajouter à cela les difficultés pour certains sapeurspompiers volontaires d’être relâchés, en cas de coup dur, de leur travail... Exact. Ce problème de disponibilité des sapeurspompiers volontaires, nous le rencontrons tous les jours. Le président de l’Union départemental des sapeurspompiers du Var a poussé un coup de gueule, en disant qu’en cette situation exceptionnelle, il fallait les lâcher. Il a eu raison ! Mais au-delà de cette situation exceptionnelle, c’est une contrainte quotidienne. Aujourd’hui deux interventions sur trois sont faites par des volontaires. Sur un feu comme celui-ci, huit pompiers sur dix sont des volontaires. Il faut le souligner.
Un feu comme celui de Bormesles-Mimosas, combien ça coûte ?
Je ne peux pas vous donner le coût immédiat. Vous avez des camions, ils sont là, ils ont été achetés. Quel est le coût supplémentaire induit par l’utilisation des camions, des techniciens ? Il y a également des coûts d’indemnisation des personnels. On parle de ce feu, mais dans le département, il y a également Artigues et La Croix-Valmer. Je pense que ces sinistres, pour notre pays, vont se chiffrer en millions d’euros. Et ce n’est pas fini.