Le Lady Flore retrouve son éclat à Saint-Mandrier
Le voilier dessiné par une figure de l’architecture navale a été restauré après des années d’abandon. Son nouveau propriétaire espère rentabiliser un lourd investissement
Le Lady Flore a enfin largué (1) les amarres. Ce beau voilier laisse derrière lui la presqu’île de Saint-Mandrier pour fendre à nouveau les mers et les océans. D’abord la Méditerranée, ensuite l’Atlantique. C’est une renaissance qui met un terme à des années incertaines. Ce ketch en aluminium est présenté comme l’un des derniers voiliers dessiné par André Mauric, une figure de l’architecture navale qui a traversé le XXe siècle. Pour autant, le Lady Flore a été laissé à l’abandon pendant des années, sur cale sèche, près du port Pin-Rolland. Des travaux avaient été bien été tentés après son rachat en 2006. Sans jamais aboutir. « Le propriétaire habitait aux Seychelles avant de partir pour l’Arabie saoudite… À distance, on ne peut pas faire de suivi. La seule qui avait été faite, c’est la peinture .»
Entre les mains d’un pilote… d’avion
Leo Goehrs, 36 ans, est le nouveau maître du « Lady ».« On a décidé de le récupérer pour l’exploiter en charter », explique cet entrepreneur, ingénieur en informatique (son premier métier) et pilote de jet. En 2012, le trentenaire hérite presque d’une épave desséchée avec ses vieux moteurs. «Des trous avaient même été faits dans la coque pour l’évacuation des eaux de pluie .» Tout restait donc à faire. « Les travaux ont commencé en 2015, indique Leo Goehrs pas peu fier du résultat, avec plus d’un an de retard sur le calendrier initial, quelques mauvaises surprises, et environ 950 000 euros (hors taxes) investis. C’est un “refit” très complet, tout l’arrière – où il n’y avait rien – a été construit .»
Luxe et technologies
Aujourd’hui le Lady Flore a retrouvé une nouvelle jeunesse, confortablement et élégamment aménagé. Le voilier est par ailleurs truffé d’électronique (navigation, télécommunications, réception TV par satellite…) – presque au point de déstabiliser, lors de sa prise en main, son capitaine, Magalie, rompue à la manoeuvre de navires plus rudimentaires. « L’idée c’est de passer l’été en Méditerranée, de partir en Corse, et de partir aux Antilles fin novembre .» Le Lady Flore, battant pavillon belge, devrait intégrer le catalogue d’une agence ayant pignon sur rue dans le milieu de la location (à la journée ou à la semaine, équipage compris). «On espère avoir un bon succès», glisse Leo Goehrs dans un sourire confiant. La rade de Toulon a accouché d’un nouveau petit bijou.