Var-Matin (La Seyne / Sanary)

REGGAE ET ÉCLECTISME AU MENU

Il a le reggae dans la peau. En quarante ans de carrière, Alpha Blondy est devenu un personnage à part dans le paysage musical mondial. Une icône pour une jeunesse parfois perdue

- Textes: Antoine MEDEIROS. Photos: P. MEIFFRED, A. LEBEL, V. ROSSOTTI, MaxPPP, K, Antoine Wagner Studio, R. ARMANDO pour Thomas Nowak Consulting et DR

Jah Glory Rouge et bleu game Brigadier tournées en Océanie ou en Amérique.

Il chante la paix comme le faisait Bob Marley

Difficile de résumer la carrière du chanteur. Périlleux même. Il règne chez lui une sorte d’aura compliquée à retranscri­re. Certains diront même un mysticisme. Une chose est sûre, Alpha est habité par une volonté. Elle le pousse à réussir. C’est ce désir qui a fait son engagement politique dans ses nombreuses musiques. Ce souhait fou de voir la paix régner. Peutêtre que c’est aussi la douce persuasion que la musique peut faire avancer le monde, le soigner. Chez Kaos, featuring Bob Marley prédominai­t la même chose, lui qui chanta Redemption song avec une foi qui transpirai­t l’optimisme. Alpha Blondy aussi n’a jamais hésité à hausser la voix. À dénoncer. En 1985, le reggaeman, qui parti à New York à 23 ans, sort son troisième album. Son nom ? Apartheid Is Nazism. Clair, net et précis. L’homme déteste la guerre – il a même refusé de sortir un disque tant que son pays était en conflit – tente de rapprocher les peuples grâce à sa musique, à ses paroles. Le tube qui le lança, Brigadier Sabari (en français, pitié brigadier) a été écrit après qu’il ait vu une rafle de la police ivoirienne. Révolté. Comme toute star qui se respecte, l’Alpha prend les choses à coeur, met à mal ses nerfs après de longues et éprouvante­s tournées. Comme toute star, il a été critiqué pour certains faits, comme ses liens avec les différents présidents ivoiriens.

Avec The Solar System

Mais Alpha Blondy attire aussi la lumière et la reflète. Les louanges atténuent les critiques. Le reggaeman est notamment engagé pour la liberté de la presse sur le continent africain, est ambassadeu­r de l’ONU pour la paix en Côte d’Ivoire, s’est rabiboché avec l’autre figure du reggae du pays Tiken Jah Fakoly pour entamer une grande tournée de la réconcilia­tion… Imparfait, certes, mais chantant l’amour. Fidèle aussi. Alpha Blondy ne sera pas seul à Lunallena. Comme souvent, il viendra accompagné du groupe qui le suit depuis de longues années: The Solar System. L’ensemble promet d’être lumineux. Le rendu magnifique. C’est quasiment quarante ans d’une riche carrière qui se produiront au stade Deferrari de Bandol. Entre pouvoir mystique et énergie positive.

Outre Alpha Blondy et Kalash, d’autres artistes de la scène reggae seront à Lunallena. Le premier est une légende du style, le Jamaïcain Horace Andy (), trente et un albums dans la musette. À  piges, l’interprète du magnifique Skylarking a toujours sa voix unique, ça donne des frissons d’avance. Dans la même veine, le groupe Neta & The Cornerston­es (), dont le style est un savant mélange d’afropop, de hip-hop et de reggae chantera sa musique de paix, d’amour et d’harmonie, sa « soul libre » comme Neta le dit. Aussi présents, Bongo White (), le reggaeman français qui a commencé l’écriture à l’âge de douze ans, accompagné de son groupe éponyme ainsi que la chanteuse et rappeuse de Glasgow Soom T (), qui a débuté la chanson dans les bars et qui se produira au côté de DJ Kunta. Son style bien particulie­r fait mouche, elle qui se décrit libre comme un oiseau.

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