Venezuela : attaque contre l’armée ou soldats dissidents?
Le gouvernement vénézuélien a affirmé avoir déjoué hier une «attaque terroriste», après l’apparition d’une vidéo montrant des hommes en tenue militaire se déclarant en rébellion contre le président socialiste Nicolas Maduro. Ces événements se sont déroulés dans une base militaire de Valencia, à 180 kilomètres au nord de Caracas. Il s’agit d’une «attaque terroriste de type paramilitaire », « perpétrée par un groupe de délinquants civils portant des tenues militaires et un lieutenant déserteur » ,aaffirmé le ministre de la Défense, Vladimir Padrino qui l’a qualifiée de « spectacle de propagande» et d’«acte désespéré ». Un haut responsable militaire, le général Remigio Ceballos, a précisé que sept attaquants avaient été arrêtés et qu’ils « livraient des renseignements ».
Agents de l’étranger selon le pouvoir
Un lourd dispositif militaire, avec notamment des blindés, était déployé hier matin aux alentours de la base militaire de Valencia survolée par des hélicoptères, selon des journalistes de l’AFP sur place, qui ont également entendu plusieurs détonations au loin. Selon le ministre de la Défense, les prisonniers ont
avoué avoir été recrutés «par des militants de l’extrême droite vénézuélienne en contact avec des gouvernements étrangers», et les forces de sécurité sont encore à la recherche « d’une partie du groupe, qui a réussi à s’emparer de quelques armes ». Une vidéo supposément tournée dans la base militaire de Valencia circulait hier sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias vénézuéliens. Elle montrait un homme se présentant comme un officier et se déclarant «en rébellion légitime » contre « la tyrannie assassine de Nicolas Maduro ».
« Rétablir l’ordre constitutionnel »
« Ceci n’est pas un coup d’État, ceci est une action civique et
militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel », affirmait cet homme, se présentant sous le nom de capitaine Juan Caguaripano, flanqué de quinze personnes en tenue de camouflage, certaines d’entre elles armées. « Nous exigeons la formation immédiate d’un gouvernement de transition et des élections générales libres. » Le ministère de la Défense, qui n’a pas communiqué le nom de l’auteur présumé de l’attaque, a indiqué qu’il s’agissait d’un « officier subalterne renvoyé de l’armée il y a trois ans pour trahison à la patrie et rébellion» et qui avait fui aux États-Unis.
« Normalité absolue »
Principal pilier du pouvoir chaviste, la puissante armée
vénézuélienne est jusqu’à présent restée sourde aux appels de l’opposition à la rejoindre, alors que le pays est secoué par une vague de manifestations antigouvernementales qui ont fait 125 morts depuis avril. Le président Maduro affirme fréquemment être la cible d’un complot orchestré par l’opposition avec le soutien de Washington. «Une normalité absolue règne dans le reste des unités militaires du pays », a assuré sur Twitter Diosdado Cabello, vice-président du parti au pouvoir et membre de la toute-puissante Assemblée constituante. «Ceux qui rêvent du contraire se heurteront au moral de la Force armée nationale bolivarienne. »