Forêts seynoises: risquesmaxi, moyens mini
Pour interdire efficacement l’accès aux massifs et assurer une prévention incendie optimale, le besoin de bénévoles est toujours criant !
Non madame, il faut faire demi-tour. L’accès est interdit ». Hier matin, alors qu’en raison d’un risque d’incendie maximum, toute circulation (automobile et piétonne) était prohibée sur les 5000 m² de la partie seynoise du massif de Sicié (comme sur les 10 000 m2 s’étendant entre La Seyne et Six-Fours), six personnes à peine étaient mobilisées pour surveiller cinq des sept accès seynois aux pistes du massif. Deux renforts d’une patrouille mobile devaient être déployés dans l’après-midi. « C’est trop peu bien sûr ! Il faudrait au moins 20 personnes par jour », déplore Jean-Luc Bigeard, adjoint au maire de La Seyne, délégué à la prévention des risques et à la réserve communale des incendies. La réserve communale de sécurité civile est la clé de voûte du dispositif de prévention.
“À bout de souffle”
« Elle est à bout de souffle, bondit l’élu. Trente-cinq bénévoles la composent. Il en faudrait soixante-dix ! Le doyen a 79 ans ! Et de fait, avec cet effectif, seules quinze personnes tournent régulièrement ! ». En juillet, les massifs seynois ont été fermés pendant 13 jours dont dix d’affilée. Et en août, c’est manifestement reparti pour un tour. Dans ces cas, la surveillance doit s’exercer de 8 h 30 à 18 h 30 avec en plus une patrouille véhiculée qui tourne de 18 h 30 à minuit. De quoi s’épuiser sérieusement et baisser les bras. Heureusement, le service de sécurité communal est venu en renfort en déployant quatre personnes sur le terrain auxquelles s’ajoutent – seulement – trois employés municipaux bénévoles (sur 1 500 !) qui ont répondu à l’appel de détresse lancé par JeanLuc Bigeard. Des employés communaux invités, en cas de fermeture totale des forêts, à quitter leur poste de travail et faire leurs heures au service de la prévention. Un appel pas entendu « ou mal relayé »... L’enjeu est important. Les massifs concernés sont le cap Sicié, le domaine de Fabrégas (dont le personnel assure la prévention), le fort Napoléon et la forêt de Janas, donc. Cette dernière est traversée par la corniche merveilleuse (RD 2816), elle même interdite aux voitures du 15 juin au 15 septembre, dont la barrière est surveillée en semaine par le personnel de la station d’épuration Amphitria.