L’été en gare de Toulon, c’est le coup de chaud
Dopée par le tourisme, la fréquentation du site avoisine les 15 000 personnes par jour lors des gros week-ends estivaux. Un gros travail d’anticipation pour la SNCF
Il est 9 heures et la gare de Toulon grouille de touristes qui traînent leurs valises en cette fin de mois d’août. La foule des vacanciers côtoie celle, un peu moins visible, des travailleurs. Normal, un 23 août. Devant les deux escalators qui mènent aux voies, un quadragénaire en profite pour souhaiter un bon voyage et lance un « À la prochaine ! » à trois adolescents en partance pour Paris. Ces trois-là font partie des 12 000 personnes à monter ou descendre d’un train chaque jour, de juillet et août. Environ 20 % de plus qu’en temps normal. « Le week-end, ça peut aller jusqu’à 15 000 », assure même Richard Peyrin, chef d’établissement Provence-Alpes.
Blouses rouges
Dans cette fourmilière, les blouses rouges, celles de la SNCF, sont bien visibles. « Habituellement, sur l’année, il y a une quarantaine de salariés en rotation chaque jour. L’été, on tourne plutôt à cinquante », détaille Benoît Julien, chef de gare. Environ 20 % d’effectif en plus: CQFD. Il y a donc des saisonniers dans les gares du Sud de la France et pas seulement sur les plages, pour absorber ce pic d’activité. Ils sont principalement recrutés pour accueillir et informer les voyageurs. « On les dispose par exemple sur les quais pour assurer la sécurité et faire respecter le sens descentemontée que certains aimeraient inverser », constate son adjoint JeanMichel Debut. Ils sont aussi en poste aux différents accès aux voies, afin de vérifier que les clients sont en règle avant leur montée dans le train. C’est le cas de Jean-Christophe, un gaillard au visage rond et avenant, qui est affecté à la lutte antifraude. « L’été, on est surtout là pour orienter les gens. L’hiver est plus propice aux contrôles, notamment sur le TER. » Plus haut, dans les bureaux, Cécile fait partie d’une équipe de quatre mousquetaires chargés de veiller au bon roulement entre les agents. « Notre mission première est de faire en sorte qu’on ouvre et ferme à l’heure », énonce cette charmante blonde au teint coloré. Son job consiste aussi à constituer et faire appel à une équipe de réserve en cas de coup dur. Comme ce fut le cas dimanche, avec l’incendie à Aubagne. Et pour subvenir aux besoins en eau et en nourriture des plus fragiles, ce même jour, Toulon a pu compter sur un mini-entrepôt et une chambre froide pour distribuer des centaines de bouteilles d’eau et de paniers-repas.
Un bagage au mauvais numéro
Une pièce importante toute l’année, cruciale en juillet et en août. Elle est ravitaillée régulièrement. Face à cette pièce, le service autotrain et son équipe ne chôment pas depuis le lancement des grandes vacances. « En ce moment, on réceptionne entre trente et soixante voitures par jour. Il y a d’ailleurs un aller-retour par jour entre la région parisienne et Toulon», confie Benoît Julien. Soit six fois plus qu’en période hivernale. L’effet Corse et les ferries jouent. Vers 10h30, un bagage oublié sème une toute petite pagaille parmi les salariés. « Le numéro de téléphone, c’est une dame qui n’est pas dans le train !», raconte celui qui a appelé. En fait, la vraie détentrice du bagage s’est trompée de numéro. Elle est revenue le chercher au bout de quelques minutes seulement. « Le bagage abandonné, ça va de la simple annonce à l’arrivée des démineurs. Et il y en a presque tous les jours, des valises qui se perdent », constate Jean-Michel Debut. Et plus encore en plein boom estival.