Prouesse médicale à Grenoble : double réimplantation des bras sur une femme
Un accident rarissime, suivi d’une prouesse médicale : six heures après qu’un train lui eut sectionné les deux bras, une jeune femme a pu les recouvrer, une première en France, grâce à la rapidité des secours et à la dextérité des chirurgiens. Réalisée le 14 août par deux équipes du CHU de Grenoble, l’opération a débuté moins de deux heures après le drame, grâce au conditionnement rapide des membres dans un récipient réfrigéré, pour optimiser les chances de la victime de retrouver un bon usage de ses mains. Cette véritable course contre-la-montre a pris fin après quatre heures de bloc opératoire et une « macro-réimplantation » réalisée « sans difficulté technique » , de l’avis des chirurgiens, juste au-dessus du coude. Au total, une dizaine de personnes, réparties en deux équipes, ont participé à l’intervention qui s’est achevée vers 21 h 30, simultanément pour chaque bras. « La patiente va bien mais elle se remet progressivement d’un traumatisme important. L’évolution est favorable car la perfusion et la vascularisation sont excellentes », a souligné l’équipe médicale devant la presse vendredi.
Lésions nerveuses
Celle-ci estime toutefois que si son âge (30 ans) peut favoriser une « récupération neurologique correcte », la jeune femme ne pourra pas retrouver une complète mobilité de ses mains, « du fait des lésions nerveuses ». « Tous les muscles ne pourront pas être réénervés en totalité, et donc des fonctions fines, notamment au niveau de la main, seront déficitaires chez cette patiente. Mais ce sera toujours mieux qu’une prothèse », a précisé le Dr Michaël Bouyer, un des deux chirurgiens ayant pris part à l’opération. Les médecins ont attendu huit jours et des garanties d’obtenir une « sécurité vasculaire des membres réimplantés » avant d’acter sa réussite. Ils pourraient être amenés à intervenir à nouveau en fonction des progrès effectués par la patiente lors de sa rééducation, qui pourrait durer deux ans.